Nouvel an chinois : 2022 placée sous le signe du tigre

La communauté chinoise en fête à travers le monde. Elle célèbre en ce mardi 1er février le nouvel an lunaire. En Guyane, pas de rassemblements populaires prévus comme tous les ans à cause de l'épidémie, mais au sein des familles, quelques traditions ont bien été respectées pour marquer l'évènement.

Il a été à l’honneur en 2021, le buffle (ou bœuf) de métal s’éclipse cette année au profit du Tigre d'eau. En effet, la date du nouvel an chinois s'inscrit dans un cycle de 12 années toutes associées à un animal: rat, buffle, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien et cochon. Elle est aussi déterminée en fonction de la lune: le premier jour de l'année doit débuter lors de la deuxième lune du cycle lunaire, et avant la phase lunaire de l'équinoxe de printemps.
En clair, dans le calendrier grégorien, la date du Nouvel an chinois, si elle varie d'une année sur l'autre, tombe toujours entre le 21 janvier et le 20 février.
Chaque nouvelle année est également symbolisée par l'un des 5 éléments : eau, feu, métal, bois et terre.

2022 sera donc influencée selon l’astrologie chinoise par ce félin qui symbolise la force, l’indépendance, le courage mais aussi la réussite et la chance. L'eau quant à elle est liée à la sensibilité, à la créativité et à l'ouverture au changement.
Voilà qui est de bon augure dans un contexte mondial dominé par une crise sanitaire omniprésente depuis deux ans.

Une enveloppe rouge pour les enfants


Sur un plan plus concret, le nouvel an est l’un des événements plus importants pour la communauté chinoise, qu’elle réside en Chine, ou qu'elle soit expatriée.
Généralement, les réjouissances se préparent plusieurs jours à l’avance avec un grand nettoyage de la maison, des vêtements, la décoration de l’intérieur, l’achat de cadeaux ou la préparation d’enveloppes qui contiennent des étrennes pour les proches.

Le Nouvel an chinois est également appelé fête du printemps.


Dans la famille de Rachelle, 25 ans et commerçante à Cayenne, cette tradition a bien été respectée.

On a reçu des cadeaux qui étaient essentiellement alimentaires. Des membres de ma famille nous ont apporté des canards laqués par exemple, qui ne se mangent que pour les grandes occasions.
Quant aux enveloppes rouges, on les donne surtout aux enfants en signe de chance et de prospérité. Ma mère en a offert à ses 2 petites-filles cette année.

Rachelle, 25 ans - commerçante

 

L’enveloppe rouge est censée porter chance à la personne qui la reçoit ainsi qu’à la personne qui la donne. Rouge c’est aussi la couleur des pétards. Cette année, les explosions se sont faites rares dans le chef-lieu, sans doute aussi à cause de la pluie.
Malgré tout, certains ont tenu à le faire, histoire selon la légende, de chasser les mauvais esprits : « Mes cousins ont fait péter quelques pétards chez eux », indique Rachelle.

Le nouvel an c’est aussi l’occasion d’avoir une pensée pour les ancêtres à travers une cérémonie la veille au soir: « Nous on est de confession chrétienne donc on ne fait pas vraiment ça » explique-t-elle avant de poursuivre : « je ne connais d’ailleurs pas beaucoup de Chinois ici en Guyane qui respectent vraiment la tradition bouddhiste. De toutes les familles que je connais, il y en a peut-être 2 qui ont des autels chez eux avec un espace dédié au recueillement et encore, ils ne sont pas à fond dedans ».

Une table moins garnie que les autres années


Mais chez les Chinois, le nouvel an permet avant tout de se réunir autour d’un grand repas avec la famille.
Il est composé d’une multitude de plats, différents d’une région de la Chine à l’autre. On retrouve tout de même des incontournables comme le raconte cette autre commerçante originaire de l’Empire du Milieu: « on mange du porc croustillant, des huîtres farcies, du canard laqué bien sûr aussi, du poulet, du poisson, des légumes…bref énormément de choses », lance-t-elle dans un rire.


Sauf que depuis deux ans, impossible de réunir tout le monde à cause de la Covid 19. Alors le manque de cette joyeuse atmosphère annuelle se fait sentir pour Rachelle : « nous les Chinois nous sommes très respectueux des règles en général alors on ne va pas aller faire de grosses tablées comme on le faisait avant parce que c’est le nouvel an. On va simplement marquer le coup, en petit comité, avec ceux qui nous sont le plus proches mais bon, c’est vrai qu’on commence à trouver le temps long ».

Festivités annulées


Si en Chine le gouvernement a instauré trois jours de congés depuis 1949 pour que ses citoyens puissent passer les fêtes en famille, en France l’évènement n’est pas férié. Beaucoup de commerçants ont pris quand même pour habitude de baisser le rideau ce jour-là.
En Guyane, ce n’est pas vraiment le cas : « moi j’ai travaillé normalement », dit Rachelle qui insiste sur le fait que ce n’est pas pour autant que la culture dont elle a hérité de ses parents et grands-parents disparaît petit à petit chez elle ou chez d’autres personnes installées sur le territoire depuis longtemps.

On ne peut pas oublier ses origines.
Certes on ne perpétue plus forcément certaines choses pour diverses raisons ou parce qu’on est dans un mode de vie particulier, mais cela ne veut pas dire pour autant que toute la tradition s’efface.
On ne pourra jamais effacer. C’est ancré en nous.

Rachelle, 25 ans - commerçante


La Covid aura eu raison aussi des grands rassemblements populaires. L’association Fa Kiao a dû annuler ses festivités.

Ce n’est sans doute que partie remise.

Xīnnián kuàilè à la toute communauté chinoise de Guyane !