Les noms ont été changés, l’intrigue est sans doute inventée mais difficile de ne pas être secoué en lisant "Terca chroniques clandestines" de Jacques Sabatier. Terca, le nom d’un bidonville à Matoury où vivaient des centaines de familles.
Sa destruction en 2015, avait défrayé la chronique sur fond d’occupation illégale de terrains et d’immigration clandestine. Une époque que fait renaître ce thriller haletant, une immersion en 3D dans un no man's land. Rien de très surprenant car Jacques Sabatier l’auteur, y a vécu.
Le Far West des temps modernes
L’intrigue commence lors de la destruction des habitations faites de tôles et de matériaux de fortune. Dans les débris, un cadavre. Une enquête de la gendarmerie commence.
L’auteur en de courts chapitres, raconte les événements qui ont précédé cette macabre découverte. Une plongée dans le Far West : les personnages vivent dangereusement, ne sont jamais à l’abri, règlent leurs différents par la violence. L’amour n’est jamais loin, mais reste en retrait. Seule compte la survie.
Ames sensibles s'abstenir
A Terca, toutes les communautés se côtoient : brésiliennes, surinamaises, haïtiennes…Chacune a sa filière, ses codes. Leur point commun : s’en sortir. Tous les moyens sont bons.
Ce livre raconte la vie quotidienne : les personnages sont prostituées, maçons, mécaniciens, voleurs, orpailleurs, dealers…Le lecteur navigue dans les bars clandestins, apprend les rouages des vols d’électricité, des fausses paternités, des trafics en tout genre.
Un livre coup de poing
Au hasard des pages, l’intrigue se dévoile…Pas de héros, ni de happy end… Le lecteur apprend à connaître des hommes, des femmes à la recherche de l’Eldorado, des survivants. Peu importe les morts.
"Terca, chroniques clandestines" de Jacques Sabatier est un livre qui sent le vécu, une plongée dans un univers parallèle et combien réel.