C’était il y a plus d’un mois. 24 tortues podocnémides, une espèce classée comme « vulnérable » au niveau international, ont été relâchées sur l’Approuague. L’opération a été réalisée avec des agents de l’Office français de la biodiversité en partenariat avec l’association Dégrad Tortue Guyane.
Les œufs de ces tortues fluviales avaient été l’objet d’une saisie pénale en septembre 2019 sur l’Approuague. Ils avaient été ensuite confiés à l’association Dégrad Tortue Guyane, située à Roura. Cette association vise à valoriser le patrimoine culturel naturel guyanais. Sur 399 œufs saisis, 42 œufs ont pu éclore sous incubateur et 24 ont survécu pour le relâcher.
Ces 24 tortues ont été relâchées au stade subadulte, vers l’âge de 3-4 ans. Pour ce faire, l’association Degrad Tortue Guyane a élaboré un protocole de suivi et de relâcher avec le Muséum National d’Histoire naturelle. Cette méthodologie devait permettre de maximiser la survie des animaux en évitant les impacts négatifs sur le milieu naturel.
Préserver une espèce en voie de disparition
Appelée tawulu en teko et wayãpi, cette tortue aquatique connaît un déclin de ces populations sur son aire de répartition, lié au braconnage de ses œufs et à la perte de ses habitats à cause de l’orpaillage et de la déforestation. En Guyane, l’espèce est intégralement protégée ; elle ne peut être chassée, détenue, ni transportée (vivante ou morte) et son commerce est interdit. Toute atteinte à cette espèce constitue un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
Malgré une large répartition sur le bassin amazonien, l’espèce est peu présente en Guyane. Elle est restreinte aux bassins-versants de l’Oyapock, de l’Approuague et de la Compté, ainsi que le long des rivières de la Réserve naturelle nationale des marais de Kaw-Roura.