Initialement venu prendre son poste à Cayenne, lui et sa femme infirmière, sont finalement partis prêter main forte aux équipes de Saint Laurent du Maroni, où l’épidémie se déplace.
« Les premiers jours, j’ai fait les visites […], j’ai eu l’occasion de participer à la cellule de crise de Saint Laurent. […] On a pu partager nos expériences et essayer de pas refaire les erreurs qu’on a fait en métropole à ce moment là. »
Quinze jours de mission ont permis à cet expert en médecine tropicale officiant régulièrement en Afrique, de relever certains éléments sur la situation épidémique locale.
« On a l’impression que les patients résistent mieux ici qu’en métropole. A Saint-Laurent, beaucoup ont résisté malgré des facteurs diagnostiques inquiétants. »
Le professeur reprendra l’avion lundi pour l’hexagone. Il sera de nouveau à son poste dès mercredi au CHU de Rennes, riche de son expérience dans le bassin amazonien.
« Cela m’aura servi de voir comment ça se passe ici. Les gens ont vécu la première vague de loin, avec le confinement et maintenant la deuxième vague en juin-juillet, c’était difficile. Voir comment ils affrontent cette vague déclarée, c’est une grande expérience. »
Même à 51 ans, nul doute que l’expérience guyanaise lui servira pour la seconde vague de l’épidémie. Notamment à Quiberon, dans le Morbihan, actuel cluster à fort potentiel de transmission.
Pierre Tattevin est le chef du service infectiologie du CHU de Rennes. Il reprend l’avion les souvenirs plein la tête. Mélodie Nourry l’a rencontré.