Maripasoula : après les tensions, la situation s'apaise mais les habitants restent mobilisés

Epave d'un véhicule incendié durant les nuits de tensions à Maripasoula
Si les tensions se sont apaisées dans la commune de Maripasoula, les habitants restent mobilisés. Dans un communiqué du 10 octobre 2022, le collectif d'habitants affirme que : "aucun engagement concret n'est apporté aux doléances de la population, que ça soit pour EDF ou pour Air Guyane".

Le calme est revenu à Maripasoula. En début du mois d'octobre 2022, les habitants se sont mobilisés, dénonçant les dysfonctionnements de la centrale thermique fournissant l'électricité de la commune. Les Maripasouliens déploraient des coupures successives qui impactaient leur train de vie (fermeture des écoles, panne des appareils électroménagers, etc.).

Au 11 octobre, les établissements scolaires ont rouvert et l'électricité est revenue, a affirmé la société Electricité De France (EDF). Néanmoins, les habitants de la plus vaste commune de France restent mobilisés. Dans un communiqué diffusé le lundi 10 octobre dernier, ils affirment : "Aucun engagement concret n'est apporté aux doléances de la population, que ça soit pour EDF ou pour Air Guyane".

Nous vous confirmons par ailleurs que malgré les travaux réalisés sur les machines existantes d'EDF, la situation de la centrale reste très fragile. Des travaux similaires ont été réalisés il y a deux ans et les solutions n'ont pas été pérennes. Nous voulons éviter de nouvelles pertes. 

Collectif des habitants de Maripasoula

Communiqué du 10 octobre 2022

Un système électrique fragile

La crise de l’énergie à Maripasoula met en lumière la fragilité du système électrique dans cette commune. Sur place, la population augmente de 8 % par an, selon l’INSEE. Le territoire comptait près de 12 000 habitants en 2019, dont 90 % vivent dans le bourg. Pour l’électricité, ils dépendent de la centrale thermique, d’une capacité de 2 MW, avec des moteurs au fuel. La CCOG est l’autorité concédante et EDF, le concessionnaire.

En 2016, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), élaborée par l’Etat et la Collectivité Territoriale de Guyane, a averti que la centrale "permettra de satisfaire aux besoins du bourg jusqu’en 2023". Elle ajoutait qu'il faut "prévoir un nouveau moyen de production à cette échéance pour éviter toute rupture de service public de l’électricité". Mais aucun nouveau moyen de production n’est mis en place…d’où la fragilité du système.

Sur le court terme, le directeur d’EDF a promis hier cinq moteurs neufs pour sécuriser la production. Sur le long terme, il y a la future centrale hydroélectrique de Saut Sonnelle, d’une capacité de 3,3 MW, qui devrait être construite. Un projet de Voltalia approuvé en janvier par le Gouvernement, puis en mai la Commission de Régulation de l'Energie (CRE). Le chantier doit commencer en 2023, pour une mise en service en 2026... 8 ans après la date préconisée par la PPE.