"Nous sommes prêts !". Ainsi débute le communiqué publié ce 9 novembre par différentes organisations amérindiennes de Guyane. Elles s'opposent à l'emplacement du projet de la Centrale Electrique de l'Ouest Guyanais, localisée non-loin du village Kali'na Prospérité, et ont décidé d'occuper le chantier tout au long de la journée. Elles demandent le déplacement géographique du futur établissement.
"Informer n'est pas consulter"
Dans ce courrier, les opposants démentent point par point les affirmations qui auraient été faites par la CEOG dans les médias. Selon eux, l'emplacement du projet "n'incluent nullement l'implantation de [leurs] zones de vie". Par ailleurs, "depuis le début, la population était dans l'incompréhension de la localisation de ce projet", disent-ils. Aussi, "l'entreprise CEOG n'a pas tenu compte des recommandations du Grand Conseil Coutumier", estiment les organisations.
"Nous exigeons que l'ensemble des machines quittent définitivement notre forêt"
Ce mercredi à 8h00, des habitants du village, des membres des communautés autochtones de Guyane et des partisans au mouvement se sont rejoints à Prospérité pour une nouvelle mobilisation. "Nous exigeons que l'ensemble des machines et des bases vie quittent définitivement notre forêt avant ce mercredi 9 novembre 2022. Dans le cas contraire, nous nous défendrons de toutes nos forces", avait averti la communauté Kal'ina dans précédent un communiqué.
Notre objectif ne change pas, et il ne changera pas. C'est que le projet ne se fasse pas là, qu'il soit déplacé. On va déplacer l'ensemble du matériel de la CEOG, qui reste encore sur site, pour le mettre au bord de la route. Comme ça, ce sera plus simple pour eux de le récupérer.
Christophe YANUWANA PIERRE, cofondateur du mouvement Jeunesse Autochtone de Guyane
Aujourd'hui, ils sont donc passés à l'acte. Cela fait suite à l'arrestation du Yopoto du village (Roland Sjabere), survenue le 24 octobre dernier. Lui et trois autres villageois avaient été placés en garde à vue, car soupçonnés d'avoir endommagé du matériel installé sur le chantier de la CEOG lors d'une manifestation.
Les habitants du village Prospérité s'était déjà mobilisés pour lutter contre l'installation de la centrale sur ce site, mais ces arrestations étaient visiblement la goutte d'eau faisant déborder le vase.
Les manifestants comptent "tout faire" pour que le projet soit déplacé. Ils pourraient occuper le chantier pour plusieurs jours, voire des semaines. "S'il faut passer Noël sur le site, on va le faire", a affirmé Christophe Yanuwana Pierre.