Saint-Laurent du Maroni compte un nouveau centenaire Marcel Panelle. A 100 ans, il est toujours autonome et garde une mémoire vive de l'histoire de sa commune. Marcel a grandi à l’époque du bagne, quand son père alors capitaine dans la marine marchande transportait les bagnards ….
Un parcours de vie
Marcel Panelle perd sa mère à l’âge de 8 ans, subitement, lors d’un accident ménager. Marcel Panelle nous confie avec le recul et la sagesse de ses 100 ans, que "c’est au final l’épisode le plus marquant de sa vie. C’est sa plus grande blessure, nous dit-il d’un regard doux et pensif.
A l’époque de l’administration pénitentiaire, il est arrivé, par bateau, à l’âge de 5 ans à Saint Laurent du Maroni. Son père, le capitaine Henri Panelle était dans la marine marchande. Mais c’est dans le quartier de Trenelle à Fort-de- France en Martinique qu’il a grandi, le quartier de sa mère.
Père de famille aimant
La vie n’a pas été facile pour notre père. On est toujours à côté de lui, on vient le voir souvent. On écoute toujours ses conseils. Papa a toujours fait en sorte que tous ses enfants aillent à l’école. Et aujourd’hui on travaille tous. On a perdu notre mère en 2018, c’est lui aujourd’hui qui maintient la cohésion familiale. 100 ans, ce n’est pas rien on prendra le temps de le célébrer en famille. C’était aussi un papa strict qui nous a appris la rigueur.
A mon papa, c’est à la fois mon copain mon conseiller, et c’est quelqu’un avec qui j’ai beaucoup fait la bringue ! Il nous a donné beaucoup d’amour !
Mon grand-père, c’est le tout de la famille, c’est l’arbre, c’est le chêne de la famille, j’espère qu’il sera là encore longtemps.
Un séducteur charmeur ….
Marcel a eu 10 enfants, 7 avec son épouse Cécile Malouda épouse Panelle et 3 enfants hors mariage. Un très bel homme qui fait des ravages. Et quand on le taquine avec nos questions : avec un regard malicieux il répond fièrement en rigolant : "à l’époque fusil’a té ka fai but !" ( à l'époque le fusil atteignait son but )
Il était footballeur dans l’équipe du Golden. Marcel, aimait beaucoup danser, il aimait la fête. Tango, boléro, valse, biguine…. Dès le vendredi il partait et ne revenait que le dimanche soir. Mais malgré de long week-end festif, il est toujours présent le lundi à son travail. Les femmes ne résistaient pas à son charme, et lui n’ont plus puisqu’il nous dit d’un ton taquin : "ou pas ka empeché mouche pozé anlè siro ! "( on ne peut pas empêcher les mouches d'être attirées par le sirop ).
Les fondations de Saint-Laurent
Il a eu une vie professionnelle bien remplie, à la fois forgeron, mécanicien, et plombier. Plomberie qu’il a appris avec les bagnards au camp de la Transportation. Il a œuvré dans les constructions de toutes les canalisations de la ville de Saint-Laurent du Maroni qu’il a connu sans eau courante au début du siècle. Il a travaillé plusieurs années à la Régie des eaux, pour installer les canalisations dans toute la ville.
Aujourd’hui, Marcel savoure le repas préparé en son honneur par ses enfants. Il a 50 petits et arrière-petit enfants, tous ne sont pas là aujourd’hui, mais l’ont eu au téléphone depuis la métropole. Et à cette occasion, il ne s'est pas gêné pour boire son apéritif préféré : le gin’s tonic !