Ce vendredi 18 février 2022, la sénatrice guyanaise Marie-Laure Phinéra-Horth a publié, sur ses réseaux sociaux, une lettre adressée à Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Dans le courrier daté au 16 février, l’ancienne maire de Cayenne dit vouloir "attitrer [l’attention du ministre] sur l’inquiétude grandissante des marins-pêcheurs guyanais".
Ces derniers jours, une quinzaine d'individus armés et équipés de gilets pare-balles ont semé le trouble à l'embouchure du Maroni, entre la Guyane et le Surinam.
Marie-Laure Phinéra-Horth, Sénatrice de la Guyane
Des agissements fréquents provoquant un ras-le-bol
Ces individus auraient attaqué plusieurs bateaux de pêche, dépouillé des membres d’équipages et blessé deux marins par balles, d’après les déclarations de la sénatrice. Elle poursuit, "ces scènes de piraterie, d'une grande violence, ont surtout concerné des navires battant pavillon surinamais. Pour autant, les pêcheurs guyanais ne sont pas rassurés".
Ce n’est pas la première fois que ces violences, dont sont également victimes les militaires, sont pointées du doigt. En octobre 2021, les socioprofessionnels de la pêche, de la mer, les parlementaires et les élus guyanais ont fait front commun contre la pêche illégale. Exaspérés, ils ont annoncé porter plainte contre l'Etat français pour écocide.
Plus de moyens pour lutte contre la pêche illicite
Malgré les efforts fournis par les Forces Armées de Guyane, Marie-Laure Phinéra-Horth estime que les moyens mis en place par le Gouvernement ne sont pas suffisants pour lutter contre les pêcheurs illégaux. Elle cite ainsi l’arrivée de deux nouveaux patrouilleurs, la signature d’un accord de délimitation avec le Surinam et le règlement européen du 11 décembre 2013 relatif à la politique des pêches.
La sénatrice demande alors "d'accroître la présence de nos forces armées dans les eaux territoriales". Elle précise que "dans la zone de l'océan Indien, la Marine assure près de 300 jours de présence d'un bâtiment en mer alors qu'en Guyane nous devons nous contenter de 120 jours." Avant de conclure : "il serait opportun d'entamer rapidement un travail de concertation avec les pêcheurs guyanais afin de préserver cette activité importante à l'économie guyanaise."