Un référé
Des dizaines de réfugiés cubains et syriens quittent la place des Amandiers, en présence des forces de l’ordre.Nous sommes le 15 septembre, la Ville de Cayenne vient d’interdire l’installation des campements sur le domaine public. La plupart des demandeurs d’asile s’installent quelques centaines de mètres plus loin, pointe Buzaré.
Or la justice a suspendu l’application de cet arrêté, suite à un référé lancé par un réfugié avec l’appui de plusieurs organisations, dont Médecins du Monde.
« L’hébergement est une obligation de la part de l’Etat pour les demandeurs d’asile qui en font la demande. Aujourd’hui ce qu’on constate c’est qu’il y a plus de 150 personnes qui habitent ici dans un campement de fortune, sans eau, sans accès aux sanitaires avec des personnes qui sont dans des situations de très grandes vulnérabilité, des femmes enceintes, des enfants, des nourrissons pour certains qui n’ont que quelques mois et ça nous pose un grave problème »
Un asile
L’ordonnance du tribunal précise notamment que la mesure prise par la mairie était disproportionnée par rapport à l’objectif de sécurité qui était visé.Selon les réfugiés, les forces de l’ordre viennent toujours patrouiller régulièrement près de leur campement.
« Ce que nous voulons c’est un asile, c’est rester dans ce pays où nous voulons respecter la loi, nous la respectons, parce que nous savons qu’ici les droits de l’homme sont appliqués. Ce qui est impossible dans notre pays»
Une place pas faite pour l'habitat
La mairie de Cayenne assure pour sa part être en contact avec les services de l’Etat, afin de trouver une solution pour chacun des migrants.
Médecins du monde dénonce l’absence de point d’eau aux abords du campement actuel, une situation que l’organisation juge alarmante en pleine crise sanitaire, et qu’elle avait déjà constatée place des Amandiers. Mais la Ville affirme être mobilisée pour améliorer ces conditions de vie.« Ils attendent un endroit où ils seront logés, ils attendent également des dispositifs administratifs qui sont donnés par les services de l’Etat. Donc forcément nous allons devoir fonctionner avec l’Etat pour comprendre la problématique de chaque personne qui se situe sur ces sites, leur situation administrative, afin de comprendre comment faire pour les ré aiguiller soit sur des logements soit sur d’autres endroits. Les places sur lesquelles ils se sont installés ne sont pas des places faites pour y vivre, donc c’est normal qu’ils n’aient pas d’accès à l’eau. Cependant nous notre problématique c’est de pouvoir trouver un endroit digne et respectueux des conditions de vie de tout un chacun »
Des propos qui vont à l’encontre de ce que les volontaires de Médecins du monde ont constaté sur le terrain avant l’expulsion de la pointe des Amandiers.L’arrêté municipal est pour l’instant suspendu, le tribunal administratif doit encore statuer sur ce texte au cours des prochaines semaines.
Le reportage de Sébastien Laporte :