Ils seront 11 athlètes de moins de 20 ans à représenter la Guyane aux Carifta Games. À l’issue des trois tours de qualification, Myrlia Matoute (100m), Emilie Panelle (100m haies), Loris Innocent (3000m), Klara Cusson (javelot/poids), Soren Voisin (110m haies), Amély Pulcherie (triple saut), Andy Mertosetiko (110m haies), Nils Heraste (triple saut) , Léane Alfred (triple saut), Tara Lafontaine et Jessika Ringuet (100 et 200m) ont été qualifiés.
Loris : "Je vais essayer de tout donner quand j’y serai"
Ce sera la première participation de Loris Innocent, 15 ans. "Je me réjouis de participer aux Carifta Games, je vais essayer de tout donner quand j’y serai. Les entraînements vont s’intensifier avant le départ", annonce-t-il déjà. Il est spécialisé dans les courses de demi-fond. "J'ai commencé vraiment petit, vers 5-6 ans", nous dit l'athlète. Il est aujourd'hui au Toucan Athletic Club de Kourou, après être passé à l'USL Montjoly. Son père, Denis, raconte son évolution.
Sa grande sœur faisait de l’athlé, donc il a participé à ses entrainements, ça lui a permis d’évoluer tranquillement et ça fait deux ans qu’il a pris plus confiance en lui et progresser [...] Il persévère dans ses exercices, il est régulier à l’entraînement, il s’énerve de temps en temps parce que c’est dur.
Le lycéen est, non seulement athlète, mais aussi jeune sapeur-pompier. Ses journées sont donc bien remplies. "À l'école, ça peut aller, c'est un peu lourd parfois... Je m'entraîne cinq fois par semaine. Par rapport à d’autres personnes de ma classe, le rythme est intense", dit-il. Et de préciser : "Le lundi, mercredi et vendredi, je cours et le mardi et jeudi c’est la musculation. Je suis accompagné par mon coach, Riquel Bruno".
Inspiré par Usain Bolt ou encore Wallace Spearmon, Loris Innocent voudrait, pourquoi pas, intégrer un jour l'équipe de France. Selon son père "s’il veut continuer, il a les capacités, il pourra évoluer tranquillement, je l’accompagne, j’essaie de l’emmener à l’heure, de l'apprendre à être régulier". Le jeune athlète pourra donc compter sur son père pour gravir les échelons.
Léane : "Je me suis rendu compte que j'étais capable de faire certaines choses"
À 16 ans, Léane Alfred en est déjà à sa troisième participation aux Carfita Games (2022, 2023 et bientôt 2024). En 2022, en Jamaïque, elle est même arrivée deuxième de sa catégorie. "C'était un objectif, et c'est vrai qu'en Jamaïque je ne croyais pas du tout en moi et je me suis rendu compte que j'étais capable de faire certaines choses", nous confie-t-elle. La spécialiste du triple saut, qui est à l'ASL Sport Guyanais, pratique depuis l'âge de 8 ans.
Je pense que c'est le résultat du travail, mais aussi du mental... grâce à mes coach et à la préparation. Mes parents m'épaulent beaucoup et c'est très important. Cela m'aide à me concentrer, à moins stresser. Pour moi, si j'y vais, c'est que j'ai le niveau.
Comme beaucoup de jeunes athlètes, le sport prend une grande place dans son quotidien. "Directement après l'école, j'y vais... ça me prend 90% de mon temps", explique Léane. Elle doit être très attentive en cours, puisque cette année, elle prépare aussi l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat. "Ça va être compliqué, mais je peux y arriver", dit-elle.
Léane aimerait faire du triple saut son métier. Elle s'inspire notamment de Yulimar Rojas, une Vénézuelienne. C'est l'athlète la plus titrée au triple saut aux championnats du monde. La Guyanaise, qui participe à de nombreuses compétitions, a en tout cas un grand avenir devant elle.