Premier vol du bimoteur de la compagnie aérienne Suisse, ZIMEX. Il assurait auparavant des vols au Surinam pour une compagnie pétrolière. Après la liquidation d’Air Guyane et la fin des liaisons vers l’intérieur, le ciel guyanais s’éclaircit pour un mois.
Le ministre des Transports Clément Beaune a répondu au président de la délégation Outre-mer de l'Assemblée nationale a donné sa feuille de route pour "être au rendez-vous sur la continuité territoriale de l'État". L'une des premières mesures prise en urgence a commencé dès ce mercredi 4 octobre. Un avion d'une société privée assurera les "connexions les plus urgentes et les plus essentielles, comme les urgences sanitaires, l'approvisionnement de médicaments...", assure le ministre des Transports. 650 000 euros sont mis sur la table par la Collectivité de Guyane (CTG) pour la mise à disposition d'un avion de 19 places au cours des prochaines semaines. L’État devrait de son côté déployer deux hélicoptères pour prendre en charge les urgences sanitaires.
C’est la compagnie CHALAIR Aviation qui a répondu à la consultation d’urgence de la Collectivité territoriale de Guyane. La CTG a affrété un avion suisse et son équipage. Chaque vol charter pourra transporter jusqu’à 19 personnes maximum et du fret. La petite maintenance se fera sur place, les grosses réparations à Paramaribo.
Nous avons eu de la chance car ce sont des avions assez peu disponibles dans le monde actuellement et cet avion qui était au Surinam venait de terminer un contrat pour le compte d’une compagnie pétrolière française et était disponible pour à peu près une semaine. C’est une forme d’opportunité d' affréter cet appareil avec des équipages rompus à l’Amazonie qui connaissent bien le réseau guyanais car certains d’entre eux ont travaillé en Guyane. L’appareil est disponible ici avec un mécanicien et un stock de pièces qui permettent de parer au dépannage ordinaire aux opérations de maintenance et un équipage déjà en place qui sera renforcé d’ici une semaine de manière à assurer des vols quotidiens.
Alain Battisti, président de CHALAIR Aviation
Après cette période dite « d’affrètement d’urgence » devraient suivre une DSP (Délégation de Service Public) d’urgence de 7 mois, puis une DSP classique de 5 ans. Toutes les compagnies intéressées pourront alors candidater.
Des avions et des hélicoptères réquisitionnés
Selon la lettre de l'ARS (Agence régionale de santé), la liquidation d’Air Guyane impacte également le fonctionnement des CDPS (les centres délocalisés de prévention et de soins) et des hôpitaux mais aussi de l’HAD Rainbow, de l’officine de Maripasoula et de la Croix-Blanche, ainsi que les missions de l’ARS en matière de contrôle de la qualité de l’eau de consommation et d’enquêtes environnementales.
Dans les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS), sont attendus du personnel mais également du matériel et des médicaments. Depuis juillet, deux rotations d’hélicoptères privés, de 5 places, sont effectuées chaque semaine vers Maripasoula pour ses personnels et les patients. Désormais trois rotations hebdomadaires sont prévues. Le transport jusqu’aux CDPS de Papaïchton, Taluen et Antecume Pata continue par le fleuve.
Pas de changement pour les patients des CDPS d’Apatou et Grand-Santi. La pirogue reste le moyen de transport privilégié pour le transfert au centre hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog). Sur l’Oyapock, le transport fluvial est privilégié. Pour le fret, l’hôpital alterne entre les avions privés et les pirogues
Une coordination essentielle
Le grossiste-répartiteur livre la pharmacie de Maripasoula (seule sur le Haut et Moyen-Maroni, par avion ou hélicoptère privé. Pour les médicaments urgents ou sensibles, notamment vis-à-vis de la chaîne du froid, il fera appel à l’état-major interministériel de zone (Emiz) à la préfecture, qui coordonne l’ensemble des besoins exprimés en matière de missions essentielles.
Selon l'ARS, à partir de septembre 2025, l’organisation du transport aérien connaîtra d’importants bouleversements. Dans le prochain marché de l’hôpital de Cayenne, un hélicoptère sera disponible pour le Samu, le transport de professionnels de santé et de patients vers Saint-Laurent du Maroni et les communes de l’intérieur dotées d’une hélisurface. Un an plus tard, la Guyane sera dotée d’un avion sanitaire pour les évacuations sanitaires intra-Guyane, le transport de personnels médicaux et le fret urgent ou sensible. Une plateforme territoriale d’appui (PTA) verra le jour au même moment. Elle centralisera toutes les commandes de transport aérien et se chargera de planifier les vols, y compris ceux du Samu.