Six aras bleus et un cacatoès enchantent le ciel de Cayenne

Tranches de vie : quand les oiseaux enchantent Cayenne ©Guyane la 1ère
C’est un spectacle rare que l’on ne peut voir normalement que si l’on va dans certaines zones de la Guyane et pourtant depuis plus de 2 ans des aras bleus font le bonheur des cayennais. Ils sont désormais six rejoints par un cacatoès, à huppe jaune, une alliance peu probable.

Depuis plusieurs mois des oiseaux rares nichent dans un quartier de Cayenne pour le plus grand plaisir des riverains.
C’est la fin de la journée, cité Zéphyr et le soleil va se coucher dans un peu plus d’une heure. À l’Abattis où se retrouvent des artistes guyanais, comme tous les jours, le spectacle va pouvoir commencer.

Marvin Yamb, Président du collectif « Les pas mêlés », créateur de ce tiers lieu artistique est aux premières loges.

"Il est 18h, ils sont réglés comme une horloge. Il y en a deux et tout à l'heure toute la troupe va arriver..."

Six aras bleus ont pris l’habitude de venir se poser dans la zone, près de la plage entre les cocotiers et un grand palmier. Des perroquets avec des rituels qui volent d’arbre en arbre jusqu’à la tombée de la nuit.

Olivier Claessens ornithologue au GEPOG, Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux en Guyane nous apprend que le premier spécimen ara a été observé à Cayenne en 2017.

" Un seul individu d'abord puis deux en 2021. On est certain qu'ils se sont reproduits en 2022 et 2023. Ils restent ici parce qu'ils trouvent tout ce dont ils sont besoin. De la nourriture abondante, des palmiers, des arbres variés avec des fruits. Ils trouvent des endroits pour dormir, des trous dans les palmiers creux pour se reproduire. Et surtout ils n'ont pas peur de l'homme parce qu'à l'origine ce sont des oiseaux échappés de captivité."

Des animaux rares localisés normalement à l’est et à l’extrême sud de la Guyane.

Les riverains n’en reviennent pas.

Fulbert Madère vit à Zéphyr depuis toujours, il vient les voir tous les jours : " Voilà 55 ans que j'habite là, je n'ai jamais vu des aras ici en les voyant je suis heureux cela me rappelle ma zone. C'est bien c'est l'Amérique du Sud. J'aurai tant voulu qu'il y en ait d'autres et qu'on n’y touche pas !"

"Qui peut dire nous avons des aras qui viennent dans la cour, manger, dormir. C’est beau et c'est un espoir... Nous sommes tous content que quelqu’un n'ait pas eu la mauvaise idée de réduire le groupe" rajoute Marvin Yamb.

Un cacatoès dans le groupe

Depuis quelques semaines un cacatoès à huppe jaune a été adopté par le groupe. L’oiseau était en captivité avec des aras lorsqu’il s’est échappé. Il a cherché naturellement la même compagnie.

Une situation improbable à la base car cet oiseau vendu en animalerie vient d’Australie. Un de plus et l’espèce pourrait devenir invasive souligne l'ornithologue Olivier Claessens : Que cela soit un cacatoès ou d'autres oiseaux qui se retrouvent dans la nature, s'il arrivait que ces oiseaux se reproduisent et fondent une population cela pourrait compromettre l'équilibre et la présence des espèces indigènes."

En attendant, ce groupe bien sympathique ravit les Borsi tout juste arrivés en Guyane. Ils trouvent tout cela magnifique !

Un ara rouge et un gris du Gabon ont été signalés dans l’île de Cayenne. Alors qui sait ? La famille recomposée de perroquets va peut-être de nouveau s’agrandir. Et si vous voulez signaler un animal sauvage (oiseau ou autre mammifère) vous pouvez le site internet www.faune-guyane.fr.