Les zones de droits d'usages collectifs ont été créées, il y a un peu plus de 30 ans pour répondre à un besoin fondamental des populations autochtones : celui de vivre en harmonie avec la terre. Aujourd'hui, en Guyane, une trentaine de zones existent. Les Kalina d'Iracoubo viennent d'en bénéficier.
Jocelyne Helgoualch /MCT •
Ces ZDUC - ces zones de droits d'usages collectifs - ces concessions et cessions collectives... ce fut la réponse de l'Etat il y a un peu plus de 30 ans à un besoin fondamental des populations autochtones : celui de vivre en harmonie avec la terre.
Aujourd'hui, en Guyane, on compterait une trentaine de zones foncières de ce type. Après de longues années de démarches, les Kalina d'Iracoubo en bénéficient désormais pour la 1ère fois.
"Au départ c'est plus de 82 000 mille hectares. Après les négociations avec l'Etat on a réduit 39 000 pour Bellevue, 5000 hectares pour Organabo. Pour l'attribution des concessions : Bellevue 1000 hectares, Organabo 700 hectares".
Des terres pour les jeunes Amérindiens
L’un des villages concernés par ces attributions de terres communautaires est la localité de Bellevue. 39 000 hectares sont désormais libres d’usage pour les 800 habitants du village avec l’autorisation de Cécile Kouyouri, le chef coutumier de Bellevue. Cela faisait près de 30 ans qu'elle réclamait des terres pour la communauté.
Les terres attribuées auront deux fonctions : d’une part des concessions autour du village afin de permettre aux habitants de faire des abattis et de construire des maisons, d’autre part des zones de droit d’usage collectif pour la chasse et la pêche pour les 800 habitants du village. Cécile Kouyouri chef coutumier satisfaite :
"Si on avait pas demandé ces concessions, je pense que les jeunes auraient été condamnés à rester chez leurs parents. C'est très important. Il faudra que l'on occupe cet espace là et qu'il y ait de la joie. C'est une bonne chose pour le village de Bellevue".
"On a fait une demande de concession pour la chasse et la pêche. On n'aime pas la viande congelée. Nous avons besoin de circuler librement sur nos terres".
Les premières demandes d‘attribution de terres avaient été faites à Iracoubo en 1992. Près de 30 ans plus tard, c’est aujourd'hui devenu concret.