On se rapproche de la date de votre concert. Comment vivez-vous ce moment ?
C’est un premier concert qui est très attendu. J’avais des demandes de part et d’autre, on me disait « avec toutes ces compositions, à quand le concert solo ? » Cela se concrétise maintenant. Chaque chose arrive en temps et en heure. Aujourd’hui, je peux tenir deux à trois heures uniquement avec mes titres. Je vais offrir au public mes compositions en live, mais j’ai dû faire des choix… Ce concert, ce sera un spectacle vivant qui va retracer mon parcours et mes collaborations.
Racontez-nous votre histoire d’amour avec la clarinette…
J’ai commencé la clarinette à l’âge de 11 ans. J’étais à l’école Moulin à vent et Emile Lanou proposait des temps de musique. À l’époque, je me trimballais partout avec une flûte à bec. Quand mes parents m’ont proposé de m’inscrire à l’école de musique de Melkior-Garré, j’ai choisi ce qui ressemblait le plus à une flûte à bec, sans savoir que cela n’avait rien à voir ! J’ai eu Franck Billot comme professeur. Ce que j’aime dans la clarinette, c’est sa couleur, son son si particulier… C’est un instrument qui a besoin de soin et d’attention. Il est fragile et sensible à la température. Avant chaque prestation, il faut qu’il soit à une température précise…
Quels sont les groupes avec lesquels vous avez évolué ?
Il y en a eu tellement… Karim Weimert qui était dans Karnivor a proposé à Sylvestre Saül de faire appel à moi et j’y suis resté cinq ans. Mais avant cela, j’avais fait partie du groupe du Conseil général, de la fanfare de l’école Héder… J’ai tourné dans pas mal de festivals aux Antilles et j’ai notamment fait la Nuit de la clarinette en Martinique à plusieurs reprises.
Pour les autres, ce n’est peut-être pas grand-chose, mais pour moi, c’est un accomplissement.
Ti Coco
Est-ce que vous vivez de la musique ?
Peut-être que c’est possible aux Antilles, mais je ne sais pas si on peut vivre de son art en Guyane. J’ai une formation en carrosserie, à un moment j’ai voulu être ambulancier, après j’ai été facteur. Aujourd’hui, je suis banquier à la Banque postale. La crise Covid nous l’a montré : on ne peut pas vivre de sa passion. Pourtant, il y a pas mal de clarinettistes, même s’ils ne sont pas sur le devant de la scène.
Est-ce à dire que c’est un instrument populaire ?
Ce n’est pas un instrument courant, mais on sent qu’il est en vogue. Mon ancien professeur, Franck Billot m’a dit que depuis que je suis sur le devant de la scène, il y a de plus en plus de demande pour jouer de la clarinette.
Je me sens prêt. Déterminé. Impatient.
Ti Coco
Le grand public vous a découvert avec Tan fè tan…
Tan fè tan a été chanson traditionnelle de l’année aux Lindor en 2017. J’ai également reçu le prix du compositeur de l’année. Depuis, j’ai fait sortir 13 sigles et un album 12 tires en 2020. Pour moi, cet album permettait au public de me voir sous d’autres facettes musicales, qu’il me découvre dans autre chose que la musique traditionnelle. Sur cet album il avait, par exemple du compas, du jazz… Ce ne sont pas des choses que nous avons l’habitude d’entendre à la clarinette.
Vous êtes pourtant indissociable de la musique traditionnelle…
Je ne suis pas fermé à d’autres horizons, mais c’est avec la musique traditionnelle que je me sens apaisé.
Et à quelques jours du concert, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je me sens prêt. Déterminé. Impatient. Pour les autres, ce n’est peut-être pas grand-chose, mais pour moi, c’est un accomplissement. Le Zéphyr, c’est une salle compliquée à remplir. Mais je fais confiance au public. Je sais qu’il sera là.
Ti Coco au Zéphyr, samedi 19 octobre 2024 à 20 heures. Invités: Aminata Saint-Orice, T2I, Iliana Bannis, Gustave Francisque...