Ils sont souvent les premiers sur les scènes de crime. Les secouristes et les soignants de Guyane assistent, eux aussi, au pic de violence que connaît le territoire cette année 2022. Ces travailleurs viennent au secours des victimes, et subissent même parfois les violences.
Dans sa Lettre Pro du 9 septembre 2022, l’Agence Régionale de Santé de Guyane s’intéresse aux équipes d’urgences du SAMU, "qui doivent soigner des victimes dans des états souvent très graves".
"Dès qu’il y a une plaie par arme à feu, il y a des attroupements"
L’ARS rappelle que ces travailleurs "doivent prendre en charge les victimes", "travaillent souvent dans un climat dangereux dans lequel ils peuvent être pris à partie" et que "la violence se déplace jusque sur leurs lieux d’exercice, qui sont au cœur de la cité".
Intervenant dans ce communiqué de l’ARS, le docteur Alexis Fremery, des Urgences - Samu du CHC, affirme que "dès qu’il y a une plaie par arme à feu, il y a des attroupements de 30, 40 personnes devant l’hôpital. Elles attendent là où arrivent les sapeurs-pompiers". Il poursuit : "Il y a la famille, mais au milieu, il peut y avoir n’importe qui."
La semaine dernière, alors que les secouristes sont intervenus régulièrement pour des plaies par armes à feu, le SAMU a rappelé à ses équipes les consignes de sécurité à suivre lors des interventions sur les lieux des agressions et des homicides.
Une meilleure prise en charge des victimes d’armes à feu au CHC
Au centre hospitalier de Cayenne, les victimes d’armes à feu bénéficient d’une prise en charge améliorée grâce à la radiologie interventionnelle. "Cela permet une prise en charge des plaies hémorragiques par embolisation, que ce soit pour des plaies hépatiques, spléniques ou digestives", indique le Dr. Fremery.
L’arrivée d’un chirurgien vasculaire a également permis d’améliorer les prises en charge des plaies thoraciques et vasculaires aux côtés des chirurgiens digestifs, lit-on dans la Lettre Pro de l’ARS. Il y a aussi un neurochirurgien, qui peut effectuer de la neurochirurgie d’urgence.
Malgré ces améliorations, les hôpitaux de Guyane souffrent d’un manque de moyens humains et techniques. Ces vagues de violence n'arrangent en rien leur situation.