À ce jour, les centrales biomasse de Guyane fonctionnent majoritairement grâce aux déchets issus de l'exploitation forestière et des scieries. L'énergie produite devrait d'ailleurs s'intensifier avec la création prochaine de deux nouvelles centrales.
L'association Maiouri Nature s'inquiète du développement d'espèces végétales utilisées pour la biomasse au détriment de la forêt primaire.
Pour l'instant il n'y a que des projets, rien de fixe. On a vu passer des projets de décrets qui parleraient de 15% de la surface agricole utile qui pourraient être utilisés pour de la plantation énergétique. Cela représenterait quand même 6 000 ha. Il y a des projets privés aussi, notamment un projet qui s'appelle MIA qui parle carrément de 11 000 ha.
Théo BONNET, spécialiste "Biomasse énergie" pour Maiouri Nature Guyane
Des alternatives ?
Pour l'instant, l'entreprise Voltalia envisage d'autres solutions, comme le projet Triton, mais la question reste épineuse.
Le bois immergé de Cacao sera un apport important, non pas pour Cacao, mais la centrale en construction à proximité du barrage et celles proches de Kourou. Cacao, on va vraiment rester sur les déchets issus des exploitations forestières, des exploitations agricoles, comme prévu sur le plan d'approvisionnement sécurisé sur la durée de vie de la centrale de 25 ans. On est en train de réfléchir à pouvoir récupérer les déchet lors du déboisement d'une parcelle agricole.
Kelly Bien-Aimé, responsable d'actifs biomasse à Cacao et Kourou
"Il y a des espaces qui sont déjà déforestés"
D'ici 2028, la biomasse et l'énergie solaire devraient représenter 30% du mix énergétique de la Guyane. Malgré cette industrialisation, Gabriel Serville (président de la Collectivité Territoriale de Guyane) exclut la création de plantation énergétique sur des zones forestières.
"Il y a des forêts en Guyane, il y a des espaces qui sont déjà déforestés et à chaque fois qu'il s’est agi de parler de plantation en vue de faire de la biomasse, il s'agissait d'aller sur des terrains qui étaient déjà déforestés", affirme l'élu de la CTG. Selon lui, il y a des alternatives.
La centrale de Petit-Saut nécessitera la combustion de 120 000 tonnes de bois immergés par an, soit 8% des besoins en électricité de la Guyane.