VIDÉO. Dissolution de l'Assemblée nationale : "L'enjeu maintenant, c'est d'aller voter et de s'exprimer très clairement", dit Davy Rimane

Davy Rimane, député de la 2nde circonscription de la Guyane, est invité du Guyane Soir ce 6 juin
Le 9 juin, suite au score historiquement haut du Rassemblement national aux européennes, le président de la République a annoncé la dissolution de l'Assemblée Nationale. Une décision entraînant la tenue de nouvelles élections législatives. Davy Rimane, l'un des deux députés guyanais sortants, était sur notre plateau. Il appelle les électeurs guyanais à une forte mobilisation le 29 juin prochain.

"J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale." C'est la décision prise par Emmanuel Macron ce dimanche 9 juin. Une annonce qui a eu l'effet d'une bombe dans toute la France.

Entre autres conséquences, elle entraîne la tenue de nouvelles élections législatives nationales. En Guyane et dans d'autres territoires d'outremer, elles se tiendront le samedi 29 juin (1er tour) et le samedi 6 juin (2nd tour), soit la veille des élections en Hexagone.

Davy Rimane, député sortant de la seconde circonscription de Guyane, était sur le plateau du Guyane Soir après cette annonce. "Le timing que prend le Président pour faire cette dissolution, à la veille du début des Jeux Olympiques, à la veille de la fin de l'année scolaire et donc le départ en vacances de millions de Français.es, ça nous surprend", déplore l'élu.

Il met les Français et les Françaises devant un dilemme : "soit vous nous donnez la majorité absolue lors des prochaines élections législatives que je mets en place, soit vous aurez comme Gouvernement le Rassemblement National". C'est extrêmement dangereux de sa part.

"C'est un Président qui a toujours eu la volonté de fracturer et de diviser les Françaises et les Français", dénonce Davy Rimane. Il ajoute : "C'est lui qui a instauré ce chaos-là et il pense qu'il va le sauver, mais ne se remet pas en question, ni la politique qu'il mène depuis deux quinquennats."

"Le RN n'est pas la solution, surtout pas pour notre territoire"

Avec 25,6 % des voix, le Rassemblement national est le grand vainqueur du scrutin européen en Guyane, devant la France Insoumise qui atteint la deuxième place à 18,4 %. Mais la portée de ces résultats est faible tant l'abstention a été massive. Moins d'un Guyanais sur dix s'est mobilisé. La Guyane n'est pas un cas unique en ce qui concerne les résultats.

Avec 31,37% des voix au niveau national, selon les résultats définitifs publiés ce 10 juin par le ministère de l'Intérieur, la liste de Jordan Bardella (RN) réalise un score historique. Sa meilleure performance depuis les toutes premières élections européennes de 1979, comme le rappelle France Info. Il pulvérise ainsi son score de 8 points par rapport aux élections de 2019, où il avait obtenu 23,34%.

Ces résultats ont poussé Emmanuel Macron à réagir. Mais Davy Rimane tient à "mettre tout le monde en garde", dit-il.

La réponse qu'est le RN n'est pas la solution, surtout pas pour notre territoire et l'avenir qu'on veut avoir. Le RN a un fonctionnement très précis, je rappelle que c'est un parti faciste et raciste. Nous, en tant que Guyanais, on ne peut pas oublier ce qui a pu se passer de par notre histoire.

"Il va falloir se mobiliser"

Par ailleurs, Davy Rimane explique le fort taux d'abstention par "une distanciation" faite entre la Guyane, le territoire national, mais aussi par rapport à l'Europe.

On va devoir faire prendre conscience à nos électeurs et électrices qu'il va falloir se mobiliser, qu'il va falloir un maximum de personnes qui puissent être présentes pour aller voter. L'enjeu maintenant, c'est d'aller voter et de s'exprimer très clairement.

Le député guyanais s'est par ailleurs entretenu avec Jean-Victor Castor, député sortant de la première circonscription de la Guyane. Les élus se disent d'abord inquiets pour leurs collaborateurs, qui se retrouvent désormais au chômage. En ce qui concerne la suite, précisément les élections à venir, les équipes se mettent en place confirment les deux députés.

"On a commencé un boulot, on va le terminer", indique Jean-Victor Castor, joint par téléphone. Ce dernier fera une déclaration officielle dans les jours à venir.