Via une distribution de tracts, les parents d'élèves de Kourou se mobilisent ce lundi 8 janvier pour informer : il n'y aura pas de restauration scolaire pendant quatre mois. Une annonce qui a du mal à passer.
On n'a pas les moyens de payer une autre personne pour leur donner à manger. La cantine, c'était le choix que j'avais fait... Donc on ne sait pas vraiment comment ça va se passer
Pricillia, parent d'élève
"La maman travaille, je travaille... faudra trouver une solution", rajoute Ricardo, parent d'élève. "Pour l'instant, on n'a pas encore de solution", rajoute-t-il. Les parents ont appris la nouvelle le 29 décembre dernier, par voie de communiqué. Ils dénoncent le manque d'anticipation de la mairie.
Depuis le début d'année, nous avons alerté - en tant que parents d'élèves - sur la qualité et la quantité de repas qui n'allaient pas, ça s'est dégradé. Et conclusion, il y a une fermeture de la cantine. Je pense que ça aurait pu être pris en amont.
Dong Lhuong Martins, représentante des parents d'élèves
Une solution pour 96 élèves
Les parents demandent une solution, même temporaire, pour les 1 300 élèves. Le maire de Kourou a trouvé un prestataire pour les élèves de Wayabo ou Matiti, qui habitent plus loin. Cela représente 96 repas. Les autres pourront manger un repas préparé par leurs parents à la cantine de leur établissement, à la condition qu'une décharge soit signée. Les personnels ne réchaufferont pas les repas préparés par les parents, mais encadreront le déjeuner.
Le maire de Kourou, François Ringuet, assure qu'il recherche une solution durable et qu'elle pourrait être mise en place dans les semaines à venir. "Nous sommes sur une bonne voie", dit-il.
Néanmoins, les parents d'élèves prévoient de manifester ce jeudi 11 janvier avec une marche allant de la cuisine centrale à l'hôtel de ville de Kourou.
Que dit la réglementation en matière de restauration scolaire dans les écoles primaires ?
Juridiquement, comme le stipule le Code de l'éducation, la restauration scolaire au sein des écoles primaires ne fait partie des dépenses obligatoires des communes. C’est l’une des différences avec le service de la restauration dans les collèges et dans les lycées, que les départements et régions se doivent d'assurer.
C’est un service public administratif facultatif à vocation sociale. Autrement dit, la création d’une cantine scolaire ne constitue pas une obligation pour la commune et en raison de son caractère facultatif, les usagers ne disposent d’aucun droit à en demander la création ou le maintien de la cantine.
Néanmoins, dès lors qu'une commune met en place un service de la restauration scolaire, elle doit se tenir à des obligations fortes qui viennent en encadrer le fonctionnement : droit d’accès à tous les enfants scolarisés sans discrimination, sécurité alimentaire et autres.
Le tarif du repas est fixé par la municipalité depuis le décret du 29 juin 2006, mais il ne peut dépasser le coût du service rendu. Il peut être aussi modulé selon le revenu et le nombre de personnes du foyer – le plus souvent selon le quotient familial – mais ce n’est pas une obligation.
Focus sur la composition des plats
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, les restaurants scolaires sont contraints d’appliquer l’article 24 de la loi Egalim (n° 2018-938 du 30 octobre 2018). Cet article stipule que 50 % des produits frais servis dans les cantines proviennent de producteurs locaux, voire de l’agriculture biologique ou en transition vers le bio. Cela consiste en un pourcentage de 20 % de la composition d’un repas. La variété des plats comme la taille des portions adaptée à l’âge des écoliers et au
La variété des plats, la taille des portions adaptée à l’âge des écoliers et le type de mets sont des critères importants à prendre en compte dans la restauration scolaire. Le prestataire de restauration doit s’assurer de fournir des repas composés impérativement d’une entrée ou d’un dessert, d’un plat principal, d’une garniture et d’un produit laitier.
Depuis le 1er novembre 2019, un menu végétarien hebdomadaire est obligatoire dans le but de favoriser une diversité alimentaire et d’apprendre aux enfants scolarisés à apprécier la cuisine végétale. Les cuisiniers doivent aussi être en mesure de proposer un repas spécial ou un plat de substitution pour des enfants souffrant d’allergies alimentaires ou de maladies chroniques comme le diabète.