Incompatibilité d'humeur au CHS, entre le chef du service de psychiatrie et des soignants

Les banderoles ont été rangées en attendant une rencontre prévue lundi entre syndicat et direction.
Une partie du personnel du centre hospitalier spécialisé Albert Bousquet était en grève ce mercredi 17 avril. Un mouvement initié par la Fédé afin de dénoncer un climat social qui continue de se dégrader, selon le syndicat.

Dans son préavis de grève déposé le 14 mars dernier, la Fédé décrit "la souffrance des agents et leurs difficultés relationnelles avec le médecin chef de service". Les soignants du CHS dénoncent la gestion du responsable du service de psychiatrie, en poste à Nouville depuis août 2023, et le départ à la retraite de Jean-Luc Lehericy.

Dégradation des conditions de travail

"La direction en sourdine" pouvait-on lire sur l'une des banderoles accrochées aux grilles de l'établissement. Ou "ton avis, tu sors !" inscrit quelques mètres plus loin, à même la route. "On est sur un fonctionnement autoritaire, où on est là pour écouter et exécuter, pour Philippe Véronique, infirmier au CHS. D'ailleurs il le dit lui-même : "ses ordonnances sont des ordres". Fonctionner dans ce climat là, c'est assez difficile, étant donné que dans la psychiatrie on a besoin d'avoir une équipe soudée."

Ce sont des gens qui sont souvent agités, dangereux, on a besoin d'un corps médical qui soit à l'écoute des problématiques de terrain.

Philippe Véronique, infirmier au CHS

Plus d'une quarantaine de soignants se sont réunis devant l'établissement avec le soutien de la Fédé, qui déplore l'absence de communication avec la direction. "Il y a eu des problèmes, des arrêts maladie, des gens ont été menacés, détaille Nicolas Labenski, secrétaire général du secteur santé-social de la Fédération des fonctionnaires. On a posé un premier préavis et rencontré la direction, en présence de ce médecin qui a eu une attitude complètement hautaine, dénigrante avec les personnels."

Aucun autre volontaire à la fonction

Si les grévistes ont décroché les banderoles des grilles du centre Albert Bousquet dans l'après-midi, ils l'affirment : seul le départ du chef de service en intérim permettra de sortir du conflit. Mais une question demeure. Qui pour occuper ce poste, publié depuis huit ans sans trouver preneur ?

En cause notamment, l'obligation pour le responsable de la psychiatrie générale d'être praticien hospitalier. Contactée, la direction de l'établissement n'a pas accepté de communiquer à ce sujet. Un rendez-vous a été convenu avec le syndicat lundi prochain.

 Le reportage de Marion Thellier et Claude Lindor :

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