L'inquiétude des sans papiers haïtiens en Guyane

La situation en Haïti de plus en plus dégradée, il y a quelques jours déjà, la CIMAD a demandé à la préfecture de Guyane de surseoir aux expulsions. En Guyane dans la communauté qui compte beaucoup de sans-papiers, reste l’angoisse d’être arrêté, puis expulsé vers un pays en pleine crise.
C’est presqu'un record, cet été, Diana sans papiers haïtienne, a passé 33 jours au Centre de Rétention Administrative, arrêtée par la PAF le 31 juillet, elle a été relâchée le 02 septembre, grâce à l’intervention d’un avocat. 33 jours décrits comme l’enfer. 
Diana :

"J'avais des douleurs, et quand les douleurs m'ont terrassé, les médecins m'ont donné un medicament, mais le traitement n'a rien fait. Le soir il faisait très chaud et je ne pouvais pas dormir. Il y avait un ventilateur, mais il ne faisait que brasser de l'air chaud, et quand je ne dormais pas la nuit, je ne dormais pas plus le jour car il faisait encore plus chaud."

Diana a été arrêtée, en sortant de l’hôpital, 14 jours plus tôt elle venait de perdre son bébé après une seconde fausse couche. Atteinte d’un fibrome utérin qui provoque des hémorragies internes, la Guyane et sa prise en charge médicale, est sa seule chance d'enfanter.
Garry :

"Il y a des problèmes de distribution électrique, et pour ne pas avoir de problèmes liés au black out, les docteurs cubains font des lettres de recommandation pour l'ambassade pour que l'on se fasse opérer à Cuba."

Aujourd’hui la situation en Haïti est une autre source d’inquiétude, pour ce couple de clandestins. Les images de décapitations et de violences qui circulent sur internet, ne font qu’amplifier leur peur d’être expulsés
Garry :

"En ce moment, Haïti c'est très dangereux. Si nous retournons à Haïti maintenant, ce n'est que la mort que l'on trouvera, si demain je suis arrété, je préfère que l'on me tue, plutôt que l'on me renvoie là bas."

Les associations qui accompagnent les sans-papiers en Guyane, demandent à la préfecture de suspendre les reconduites à la frontières, en raison du climat de violence qui règne dans le pays. Mais pour l’instant les expulsions continuent, la Consule de Haïti attend un rendez-vous du préfet.
©Yves Robin