La Foire Agricole a refermé ses portes hier, par une belle affluence selon les organisateurs : plus de 50 000 visiteurs ont parcouru le site d’outumaoro. Un moyen de jauger les capacités des producteurs locaux face à l'objectif d'autosuffisance alimentaire affiché par le ministre de l'Agriculture et des ressources marines, Taivini Teai. Interrogé par Ibrahim Ahmed Hazi, ce dernier parle d'un objectif plutôt qu'un rêve : « C'est pour pallier ce qu'on a vécu pendant la pandémie, c'est à dire une raréfaction des matières premières lorsque les liaisons maritimes sont arrêtées ». Un objectif qui prendrait au moins 10 ans à réaliser.
Mais outre le temps, un autre frein à ce projet du gouvernement. Il nécessiterait 80 000 hectares. Pour cela, le gouvernement a fait passer une loi sur le foncier privé à vocation agricole. À cela s'ajoute la difficulté de la main d'œuvre. Car quand bien même le Pays disposerait d'assez de terres, il faudra trouver des travailleurs, rendre le secteur attractif. Et ce, malgré le fait qu'en l’espace de 10 ans, la filière agricole a vu partir 6 500 personnes.
C'est vrai que depuis 2013 on a constaté un départ de plus de 40% des exploitants. Mais au regard des tranches d'âge, il s'agissait des personnes qui avaient déjà entre 50 et 60 ans. La relève ne s'est pas faite. On a des établissements de formation, maintenant le gouvernement travaille sur le statut des agriculteurs, pour valoriser et donner une attractivité à ces métiers. Leur permettre de cotiser pour une retraite et une protection sociale.
Taivini Teai, ministre de l'Agriculture et des ressources marines
Grève des marins-pêcheurs : une dernière rencontre demain
Actuellement, les anciens agriculteurs et pêcheurs n'ont pour retraite que ce qu'on appelle le « moni ru'au » (autrement dit le revenu minimum garanti aux personnes âgées), un système que le Pays estime peu attractif pour les jeunes.
Au sujet de la menace de grève des marins-pêcheurs, le ministre a mis de nouveau en avant les avantages de la révision du statut de ces professionnels : une meilleure couverture sociale en cas d'impossibilité de travail, et une retraite plus importante. Point de vue que les marins-pêcheurs ne partagent pas, surtout ceux qui sont proches de l'âge de la retraite. Une dernière rencontre est prévue demain entre ces derniers et le ministère demain, mardi 8 octobre.