Journées nationales d’action contre l’illettrisme : le choix de former les accompagnants, en Guadeloupe

11èmes Journées nationales d’action contre l’illettrisme sont organisées : "En parler pour avancer".
92 ateliers et actions sont prévus en Guadeloupe, dans le cadre des 11èmes Journées nationales d’action contre l’illettrisme, du 9 au 30 septembre. Tous les acteurs œuvrant aux côtés des publics concernés (partenaires publics, privés et associatifs) sont parties prenantes de ce grand rendez-vous, qui vise à lever le voile, prévenir, trouver des solutions, favoriser l’inclusion et faire reculer les chiffres de l’illettrisme, sujet encore trop méconnu. 50.000 Guadeloupéens rencontrent des difficultés à lire, écrire, compter ou encore à utiliser les outils numériques.

Les 11èmes Journées nationales d’action contre l’illettrisme sont organisées du 9 au 30 septembre 2024, en France ; elles font suite à la Journée internationale de l’alphabétisation de l’UNESCO (8 septembre). Le mot d’ordre, cette année : "En parler pour avancer".

De multiples actions de sensibilisation

Dans ce cadre, près de 100 manifestations labellisées sont proposées en Guadeloupe : webinaire, action de formation, atelier d’éducation financière, action de communication sur les réseaux sociaux, projection de film, rencontre littéraire, petit-déjeuner en entreprise, pièce de théâtre, atelier numérique, etc. Ces rendez-vous sont à l’initiative d’une cinquantaine d’opérateurs locaux, en partenariat avec la préfecture, le Conseil départemental et l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).

Cette opération, menée sur plusieurs jours, vise à prévenir et lutter contre l’illettrisme. Il s’agit aussi de changer le regard de tous sur l’illettrisme, de valoriser les diverses solutions d’accompagnement efficaces et de mobiliser tous les acteurs qui œuvrent aux côtés des personnes en difficulté avec la lecture, l’écriture, le calcul et les outils numériques.

Toutes [les manifestations] poursuivent le même objectif : susciter une prise de conscience sur l’existence de ce problème, qui passe pour invisible, mais qui concerne près de 50.000 Guadeloupéens*.

ANLCI

Former pour mieux faire face

En 2013, l’Etat français a fait la lutte contre l’illettrisme une grande cause nationale. Dès lors, les Journées nationales d’action contre l’illettrisme ont été créées, pour devenir annuelles.
L’ampleur du phénomène sera très prochainement mieux cernée, grâce à l’enquête "Formation tout au long de la vie" (FLV)**, dont les résultats seront publiés en décembre 2024. Ainsi, les intervenants disposeront d’une nouvelle photographie de l’illettrisme et de l’illectronisme en France, y compris sur les territoires d’Outre-mer.

Les personnes en situation d’illettrisme en Guadeloupe ont entre 16 et 65 ans, c’est-à-dire une population en âge de lire et de travailler. On sait qu’en Outre-mer, en Moyenne, on a 2,5 fois plus de chance d’être en situation d’illettrisme, qu’au sein de l’Hexagone. Certains territoires, comme les quartiers prioritaires de la ville, sont plus fortement marqués par des situations d’illettrisme, parce que c’est bien souvent une conséquence de situations sociales fragiles.

Arnaud Duranthon sous-préfet en charge de la cohésion sociale, du travail et de la politique de la ville

Arnaud Duranthon sous-préfet en charge de la cohésion sociale, du travail et de la politique de la ville

L’État contribue à la lutte contre l’illettrisme via plusieurs pans d’actions.
Paris mise par exemple sur la formation des personnes faisant face à des publics en situation d’illettrisme.

En partenariat avec le Conseil départemental et l’INSPÉ*** de Guadeloupe, nous allons créer un diplôme universitaire de formateurs d’adultes en situation d’illettrisme, qui va ouvrir en 2025 et qui a vocation à nous aider à mieux détecter ces personnes-là, à les accompagner, à mieux les former et à faire en sorte que la société les inclue mieux qu’elle ne le fait actuellement.

Arnaud Duranthon sous-préfet en charge de la cohésion sociale, du travail et de la politique de la ville

Arnaud Duranthon sous-préfet en charge de la cohésion sociale, du travail et de la politique de la ville

*Estimation qui remonte à 2010.
**L’enquête FLV a été menée conjointement par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) et l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).
***INSPÉ : Institut national supérieur du professorat et de l'éducation.