En 2003, une enfant de neuf ans porte plainte : elle décrit les actes sexuels imposés par son beau-père. À la suite de l’audition du mis en cause, le dossier est classé sans suite, sans doute parce que le gynécologue avait constaté qu’il n’y avait pas de défloration.
"Elle a poursuivi sa vie, indique Maître Laure Chatain, l’avocate de la victime. Elle a fait des études et quand elle est devenue adulte, elle a éprouvé le besoin de poursuivre sa plainte et d’engager cette procédure. Il faut savoir que ça a été très très compliqué. On a une procédure qui est extrêmement longue avec deux juges d’instruction qui se sont succédé et des tas de demandes d’actes. C’est un dossier qui a été compliqué pour aboutir à venir devant la cour d’assises."
Vingt ans de réclusion criminelle
Douze ans après sa première plainte, une seconde est intervenue en 2015. Et nous voilà en 2023, deux décennies après les faits. C’était parole contre parole, et il semble que la victime, âgée de 29 ans aujourd’hui, n’ait pas été considérée comme telle.
"C’était il y a vingt ans, poursuit l’avocate. De gros progrès ont été faits dans l’écoute et la compréhension. Pourtant, il y a vingt ans, il y avait déjà tous les éléments. Elle avait été très claire. Elle s’était déjà confiée à d’autres personnes. Il n’y a aucune raison pour que ce dossier ait été classé. Aujourd’hui, c’est différent. Elle peut plus facilement s’exprimer. On a obtenu une expertise psychiatrique. Il y a des témoignages. Le dossier a été bien mieux monté et bien mieux ficelé."
L’accusé avait détaillé ses gestes aux enquêteurs, avant de se rétracter. Mais les accusations de la victime vont plus loin que ces descriptions. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.