C'est une proposition de loi du député réunionnais Frédéric Maillot, celle qui vise à améliorer la réussite scolaire des élèves ultramarins avec l'apprentissage des langues régionales et non pas exclusivement avec la langue française. La proposition de loi a été adoptée ce jeudi 30 mai à l'unanimité à l'Assemblée Nationale.
Une avancée pour l'association SHIME, elle se mobilise depuis 1998 pour la préservation et l'intégration du shimaore et du kibushi dans le système éducatif.
C’est la joie de voir que ces dernières années il y a un petit pas qui se fait pour aller de l’avant dans ce besoin de faire en sorte que nos enfants puissent se sentir eux-mêmes et puissent réussir à l’école. Nous avons eu en 2021 la loi Molac, qui a permis d’ériger le shimahorais et le kibushi en langues régionales de France. Mais d’un autre côté , je suis attristé de voir qu’à chaque fois , il y a trop de silence côté mahorais. Nous avons des langues qui peuvent contribuer à cette réussite, s'il n'y a pas de positionnement clair de la part des décideurs, nous allons être en retard, nous le sommes déjà comme en témoignent les résultats scolaires.
Rastami Spelo, écrivain et président de l'association SHIME
Selon une étude de l'INSEE de 2019, le français est surtout parlé par les jeunes, les personnes diplômées et les Français nés en dehors de Mayotte mais 8 habitants sur 10 déclarent maîtriser le shimaore et le kibushi, une réalité qu'il faut prendre en compte pour Rastami Spelo.
Un enfant qui apprend qui il est et qui se connaît peut aller de l'avant. Le fait d'accepter de mettre à l'école l'apprentissage de nos langues cela valorise nos enfants, Mayotte et qui nous sommes. Les enfants ont des compétences en shimaorais, si jamais ces compétences ils les travaillent de plus belle ils vont pouvoir les transférer dans l’apprentissage d’autres matières et c’est ça le bonus à mon sens.
Rastami Spelo, écrivain et président de l'association SHIME