Coller pour donner à entendre. Sur le campus de Nouville, les étudiants s’emparent des murs avec des mots pour dénoncer les violences homophobes et transphobes. « l’homophobie est un délit pas une opinion » ou « transexualité tous égaux tous alliés » nous interpellent en bichlamar, en espagnol, ou encore en xârâcùù. "Ce sont les langues des différentes communautés présentes à l’université. C’est plus marquant pour certaines personnes", appuie Ryan Pennel, président de l’Association des étudiants ambassadeurs de l’UNC.
Acceptation difficile
Au programme de cette journée, des stands de maquillage et de tressages aux couleurs arc-en-ciel, symbole de communauté LGBT (pour lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), mais aussi des messages de soutien adressés aux étudiants homosexuels afin de les aider à sortir du silence et vaincre les obstacles qui se dressent sur leur route. Notamment ceux de la famille et de la coutume. "Aujourd’hui, cela dépend réellement de quelle tribu tu es, de quel endroit tu viens, de quelle île ou de quelle famille. Il y en a qui sont plus ouvertes que d’autres. Mais, on ne va pas se mentir, il y a toujours un poids à porter, celui de la descendance. Bizarrement, cela passe souvent mieux pour un garçon que pour une fille", partage Shawn Cazeau, étudiant en licence de SVT.
Des ouvrages sur la diversité sexuelle
Pour tenter de faire évoluer les mentalités, une association de lutte contre l’homophobie apporte sa contribution : un don à la bibliothèque universitaire d’une centaine d’ouvrages sur la diversité sexuelle. Une nouvelle documentation, disponible pour tous, à l’heure où l’homosexualité reste souvent synonyme de souffrance.
Les statistiques sur les crimes et délits anti-LGBT restent flous. "On a, par rapport à la Métropole, pas ou peu de cas de violences criminelles. Par contre, on a beaucoup d’autres situations de violences, y compris de harcèlement, explique Laurent Garnier, administrateur de l’association Diversités NC, invité du jour de notre matinale radio. Il y a en effet une certaine invisibilisation des sujets LGBT. Des personnes restent dans le placard ou choisissent un mode de vie hétéro car la pression familiale, sociale ou culturelle les empêchent d’exprimer leur propres idées, leurs propres choix de vie. Il y a encore des avancées, des travaux à entreprendre pour accompagner ces publics et leur permettre d’exister."
Afin de protéger les victimes de violences homophobes ou transphobes, une application dénommée Flag est disponible depuis deux ans sur le territoire. Elle permet de signaler une agression anti-LGBT, aussi bien en tant que victime que de témoin.
Un reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :