Les forêts de Gudeloupe figurent parmi les mieux conservées des Petites Antilles. La Guadeloupe a perdu 13% de sa superficie forestière entre 1950 et 1990. Mais depuis, la déforestation est relativement sous contrôle et la superficie boisée n'a pas évolué de manière significative.
Ces forêts abritent notamment une forte diversité d'essences indigènes. L'Archipel compte en effet environ 400 espèces d'arbres, les forêts les mieux préservées étant les plus riches en essences.
Cette relative bonne santé s'explique en grande partie par le fait que plus de la moitié des forêts de Guadeloupe appartient au domaine public : depuis le massif volcanique de la Basse-Terre jusqu'aux falaises abruptes de la Grande-Terre ou des Îles du Sud. Les zones écologiquement fragiles sont donc préservées dans les forêts publiques et le Parc National.
La forêt humide de Basse-Terre présente ainsi une très forte diversité. Soumises à de plus fortes pressions d'origines anthropiques, les forêts sèches situées en Grande-Terre présentent elles, un nombre d'essences plus faible et en recul, en particulier sur le littoral où la proportion d'essences indigènes tend par endroits à diminuer au profit d'essences introduites, ces fameuses espèces exotiques envahissantes.
Des forêts qui nous rendent bien des services, mais qui sont menacées
On estime que les forêts guadeloupéennes stockent en moyenne entre 250 et 300 tonnes de carbone à l'hectare, soit une vingtaine de millions de tonnes de carbone pour l'ensemble de l'Archipel, avec une forte contribution du massif basse-terrien.
Les mangroves et les forêts humides elles, participent au filtrage de l'eau et amortissent la houle. Les forêts du littoral fixent le trait de côte.
Et ces 72000 hectares abritent une grande partie de la biodiversité animale et végétale de l'Archipel.
Mais attention : les catastrophes naturelles et les EEE, les espèces exotiques envahissantes, menacent la forêt. Introduites directement ou indirectement par l'Homme, le bambou d'un côté qui supplante les essences indigènes, la fourmi manioc de l'autre à l'appétit féroce, font de gros dégâts.
Et si les forêts ont appris avec le temps à vivre avec les cyclones, une nouvelle menace plane, induite par le changement climatique : celle des incendies. Avec des épisodes de sécheresses et de canicules de plus en plus fréquents, et de plus en plus intenses, le risque s'est fortement accru. Les terribles incendies de Mahoui à HawaÏ l'an dernier, en ont témoigné.