[MàJ] : 16h30 : Le risque d’incendie est considéré comme très élevé ce mercredi à l’île des Pins, alors qu’un feu de forêt sévit depuis hier. Difficile pour la Sécurité civile, arrivée en renfort le matin, d’estimer la superficie brûlée, car les drones ne peuvent pas voler : il y a trop de moyens aériens engagés. Mais les nouvelles que donne Frédéric Marchi-Leccia, le directeur de la Sécurité civile, vont dans le bon sens: "Le feu est à peu près contenu, on ne va pas dire ni éteint ni circonscrit, mais il reste dans un périmètre, dont il ne sort pas. Il est toujours intense, parce qu'il y a beaucoup de combustible, mais ses possibilités d'extension commencent à être limitées. Les actions de feu tactique sont efficaces, puisque nous n'avons pas beaucoup de moyens d'extinction."
Participation de tous
Si le vent continue de faiblir et qu'il tombe demain, comme le prévoit Météo-France NC, le général espère même venir à bout du sinistre dès demain soir, même si la situation "reste fragile".
Le chef de la DSCGR met également en exergue la participation de toutes les forces engagées sur le terrain qui a permis de mener le combat de manière efficace : "On a un bon soutien de la part de la commune en termes de logistique. Les gendarmes ont fourni leur appui, Aircal a été au top pour nous permettre de transporter les gens et le matériel, les Fanc nous ont donné un coup de main aussi", se réjouit Frédéric Marchi-Leccia.
"Là, c'est la guerre"
Un discours optimiste qui tranche avec celui tenu dans la matinée :
"Là, c'est la guerre. Le vent s'est levé à nouveau. Le feu redouble d'intensité. On a largement passé les 150 hectares de pinus détruits.” Les mots du général Frédéric Marchi-Leccia sont forts, ce mercredi 15 novembre, en fin de matinée, pour décrire l’incendie qui sévit à l’île des Pins, au niveau de la tribu de Gadji.
Le commandant de la Sécurité civile est arrivé sur place le jour-même avec une trentaine de personnels et du matériel, pour prêter main-forte aux pompiers de l’aéroport et aux bénévoles kunié mobilisés depuis la veille. Des moyens embarqués à bord d’un avion affrété exprès par Air Calédonie.
Hélicoptères et feux tactiques
Ils doivent rester sur place jusqu’à ce que les feux soient circonscrits. Deux hélicoptères bombardiers d’eau interviennent également. La lutte contre l’incendie passe aussi par le recours à des feux tactiques, "de manière à ce que [l'incendie] ne sorte pas de la zone sur laquelle on souhaite qu'il reste, détaille le commandant. Et force est de constater que ça porte ses fruits. On arrive à le tenir comme ça. Mais compte-tenu des moyens dont on dispose, on n'a pas d'autre choix que de le contrer avec des feux tactiques. Ça permet de purger une zone sur laquelle viendra mourir le feu principal, par manque de combustible."
Dans un contexte de vent fort et tournant, difficile de se projeter. "L'humilité doit prévaloir, sur ce feu. Tous les moyens possibles sont en œuvre actuellement. L'interservices joue à fond, ainsi que les moyens communaux. J'espère que nous le contiendrons dans ses limites actuelles et que nous en viendrons à bout d'ici quarante-huit heures."
Vingt communes en orange
À l'autre bout du pays, un feu à signaler sur la commune de Koumac, où un hélicoptère bombardier d'eau a été dépêché en reconnaissance. Ce mercredi, la carte qui estime le danger de feu de forêt donne vingt communes en "risque très élevé" : l'île des Pins, Maré, toute la côte Est sauf Ouégoa, le Nord-Ouest de Koumac à Poya ainsi que La Foa et Boulouparis. Le reste de la Calédonie est en risque élevé.