Une semaine après l'annonce de la fermeture du site de la Somac en juillet prochain, les salariés accusent le coup à l'image de Ruben Aunoa, 20 ans d'ancienneté dans la société : "c'est un coup dur pour nous, surtout que la Somac marche bien, ce n'est pas une faillite, c'est juste un problème de loyer. Maintenant c'est la décision de la justice, on ne peut pas contester ça". "On est dans l'inquiétude en ce moment, il parait que lorsqu'on va quitter la Somac, on ne recevra pas d'indemnités, rien du tout", s'inquiète Jean-Claude Tehahe, un salarié.
Installée à Titioro depuis 1984 sur un terrain de plus d'un hectare, c'est un désaccord sur la révision du loyer qui est à l'origine de cette situation. Saisi en 2023 pour constater la rupture du contrat de bail, le juge des référés rejette la requête des propriétaires.
Mais le 28 mars 2024, retournement de situation, la cour d'appel de Papeete infirme l'ordonnance de référé, et ordonne l'expulsion de la Somac sous astreinte de 100 000 cfp par jour de retard. Pour maître Marie Eftimie-Spitz, dire que tout est terminé "est inadapté et brutal". "Pour l'instant, leurs CDI continuent, aujourd'hui ils ont un salaire. Tant que le contrat de travail n'est pas résilié, ils ont un salaire. Si jamais ils reçoivent des lettres de licenciement demain matin, cela expose la société à des recours en requalification aussi pour obtenir des indemnités de licenciement sans cause réelle et sérieuse", avance l'avocate des salariés.
Contacté par notre rédaction, le patron de la Somca, Quito Brau-Ortega, n'a pas donné suite à nos demandes d'interview.