Elle arrivera ce dimanche 10 novembre, tard dans la soirée. La mission de concertation et de dialogue, composée des présidents des deux chambres parlementaires Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, tentera d'amorcer une reprise des discussions entre partenaires politiques calédoniens. Nul ne sait si la visite aboutira à quoi que ce soit de concret, mais les élus locaux semblent fonder de grands espoirs en elle.
"Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher se sont toujours investis dans le dossier calédonien qu'ils connaissent bien. Ce sera l'occasion pour nous de leur parler de la gravité de la situation, on va les sensibiliser sur le besoin urgent d'aide au territoire pour qu'il se relève", assure Françoise Suve, présidente du groupe Loyalistes au Congrès.
Le Rassemblement de son côté, mise sur des avancées concrètes. "On a cette attente d'une remise autour de la table des discussions", explique Virginie Ruffenach. La cheffe du groupe souligne aussi l'importance "d'un projet partagé qui respecte la démocratie, sinon ça ne sert à rien que la Calédonie soit dotée de tant de compétences. C'est notre rôle de renouer les fils du dialogue et d'être force de proposition".
"Dégager une méthode"
Pour Philippe Dunoyer, membre du groupe Calédonie Ensemble et président de la commission permanente au Congrès, le déplacement pourrait provoquer une prise de conscience. "Ce sont deux personnalités éminentes qui vont pouvoir se rendre compte de l'état de la situation économie et sociale", lance l'ex-député, pour qui cela pourrait être utile en plein examen du projet de loi de finances dans l'Hexagone.
"On ne va pas leur demander de faire des miracles instantanément mais peut-être parviendront-ils à dégager une méthode, une intention collective, à nous réunir autour d'un accord institutionnel. Avec eux, je pense qu'on peut engager ces travaux de réforme", conclut-il.
"Je mets beaucoup d'espoir dans ce voyage", abonde Milakulo Tukumuli, à la tête de l'Eveil océanien. "Je vois ça d'un oeil très positif et j'ai hâte de les rencontrer pour parler de calendrier, de méthode. Le report des provinciales nous oblige à réussir et nous mettrons tout en oeuvre pour offrir un avenir à nos concitoyens".
Quid des indépendantistes ?
Côté indépendantiste, le groupe UNI semble lui aussi favorable à cette initiative. "Les deux présidents nous ont contactés en amont pour parler de leur mission. Ils ne sont pas des envoyés du Premier ministre ou du Président de la République. Ils viennent pour écouter et n'ont pas de proposition à faire d'emblée", détaille Jean-Pierre Djaïwé, chef du groupe indépendantiste au Congrès.
"Ils sont là en tant que facilitateurs et veulent nous remettre tous autour de la table pour voir comment reprendre les discussions sur l'avenir. C'est une bonne méthode que de tenir compte des uns et des autres", poursuit l'ancien maire de Hienghène, qui dit attendre "cette venue pour reprendre très rapidement les discussions, priorité des priorités pour parvenir dans le temps imparti à trouver un accord".
Le groupe UC-FLNKS n'a quant à lui pas répondu à nos sollicitations pour le moment.