La cérémonie a vu converger plus de 250 personnes dans la vallée de Tiendanite, et parmi elles, beaucoup de jeunes de Nouméa à l'appel de la CCAT. Militants, hommes politiques ou simples citoyens, les participants sont venus nombreux pour honorer la mémoire de Jean-Marie Tjibaou et son bras droit Yeiwene Yeiwene, décédés il y a 35 ans jour pour jour.
"La personnalité même de Jean-Marie permet de dire que c'est important qu'on se retrouve ici, au regard de l'esprit dans lequel il a amené la lutte. Il faut être à la fois instransigeant et attentif à ce que les choses ne bloquent pas", a estimé le président de l'Union Calédonienne Daniel Goa, tout en établissant un parallèle avec la situation actuelle : "Il y a une pression sur le terrain mais il faut trouver en même temps des points d'accord et je pense que ça évolue bien".
Même point de vue pour Jean-Pierre Djaïwé, le porte-parole du Palika. "C'est une commémoration particulière au vu du contexte et importante pour se rappeler de l'état d'esprit qu'a privilégié Jean-Marie Tjibaou pour parvenir à ces accords. C'est cet état d'esprit dont on doit s'imprégner pour poursuivre la trajectoire qu'il a tracée", a estimé celui qui avait 33 ans au moment de l'assassinat de Jean-Marie Tjibaou à Ouvéa, et qui utilise aujourd'hui le mot de "pélerinage" pour décrire ces commémorations.
L'émotion toujours présente
Le souvenir du leader indépendantiste reste ancré dans de nombreuses mémoires et suscite encore aujourd'hui l'émotion, à l'image du silence qui s'est imposé ce samedi lors du dépôt de gerbe sur sa tombe.
"Ce devoir de mémoire, pour les jeunes de Tiendanite, c'est une évidence rappelée tous les 4 mai. Le contexte dans lequel il s'inscrit aujourd'hui est pour nous le rappel du chemin parcouru et des acquis portés par les vieux. Le fait de rappeler qu'il s'est passé quelque chose, c'est aussi de se dire qu'il faut garder du sens dans le fait de se souvenir [...] Il faut faire attention à ne pas se tromper d'objectif", a estimé le fils du défunt, Emmanuel Tjibaou.
Ce samedi, la cérémonie s'est clôturée par un repas partagé, accompagné par les chants en Némi des femmes de Hienghène. C'est peut-être là tout le sens de cette date : rendre la commémoration aussi vivante que possible, pour que le message de ceux qui ont contribué à ramener la paix il y a bientôt quatre décennies ne soit pas oublié.