Les débats n’ont pas traîné en longueur. Ce jeudi matin, à Nouméa, il a fallu seulement trois quarts d’heure de séance pour que le Congrès adopte la décision modificative n°1 concernant le budget propre de la Nouvelle-Calédonie. Le projet de délibération a été voté avec 43 voix pour et une abstention.
Subvention de l'Etat
Le budget propre de la Nouvelle-Calédonie se gonfle ainsi d'environ 6 milliards de francs CFP. Cette subvention exceptionnelle de l’Etat (51 millions d’euros) doit permettre de payer les allocations chômage de milliers de salariés, touchés par les exactions des dernières semaines. Du chômage partiel ou total renforcé, qui concerne les mois de mai et de juin. Le versement à la Cafat est attendu d’ici fin juin.
Selon le dernier rapport de la CCI, évoqué par le gouvernement, plus de mille entreprises sont concernées par la crise actuelle. Autres chiffres : entre 7 000 et 10 000 salariés devraient bénéficier d’un chômage.
Réactions politiques
Lors de cette séance publique au Congrès, la première depuis le début des troubles, Virginie Ruffenach a interpellé quant à la situation des travailleurs indépendants et des patentés. La présidente du groupe Rassemblement a évoqué des professionnels en grande difficulté, estimant que "le fond de solidarité de l’Etat ne suffira pas". L’élue s'est également dite défavorable à ce que l'aide financière bénéficie à ceux, dit-elle, qui ont participé à la destruction du pays.
Du côté des Loyalistes, Nicolas Metzdorf a soulevé la question de l’après. "Une fois qu’on a passé les mois de mai et de juin, qu’est-ce qu’on fait ?", a lancé le député sortant de la seconde circonscription. "La crise est devant nous."
Jacques Lalié, de l’UC-FLNKS et nationalistes, a demandé au gouvernement "d’être bienveillant et de continuer les démarches auprès de l’Etat".
Réflexion pour l'après
"Cette aide-là a été destinée à mai-juin", insiste Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge du budget et des finances. "Et pour l'après, avec les ministères, avec des missionnaires actuellement sur le territoire, ce sont des réunions quotidiennes, sur les conditions, sur les montants, sur tous les éléments d'analyse qui doivent aboutir à cette aide."
Son interview par Lizzie Carboni et David Sigal
La semaine dernière, un collectif de professionnels de santé ainsi que le président du conseil d’administration demandaient la mise sous tutelle de Cafat. Yannick Slamet indique que c’est à l’étude par les services juridiques.
Le reportage de Lizzie Carboni et David Sigal