L’habitat insalubre est une réalité à deux niveaux. Le problème de l’accès au logement se pose avec beaucoup d’acuité dans le dernier département français. La pauvreté d’une grande partie de la population, les difficultés d’emprunter auprès des banques et l’imbroglio juridique qui entoure le foncier, la multiplication des quartiers informels où vivent des familles mahoraises, mais surtout, des personnes en situation irrégulière. Le relogement suite aux démolitions est un énorme défi que doit relever le département. Il doit trouver des solutions dignes à des étrangers sans frustrer les mahorais français donc, et qui exigent d’être les premiers servis.
Olivier Klein qui a été président de l’agence nationale de rénovation urbaine connaît l’importance des chantiers en cours à Mayotte.
Oui des familles ne peuvent pas vivre dans ces conditions d’insalubrité et d’insécurité. On sait que c’est difficile ; on sait que ça prendra encore du temps parce qu’il faut mobiliser du foncier, il faut faire des enquêtes sociales ; il faut accompagner des familles… .
Olivier Klein, ministre délégué à la ville et au logement
Le ministre reconnaît qu’il n’y a pas solution miracle pour résoudre tous les cas. Ce dont il s’est dit sûr, « c‘est qu’il reste beaucoup à faire même si beaucoup a déjà été fait. »
Cette visite tombe à un moment où les démolitions des habitations informelles se multiplient . La question du relogement des familles les plus nécessiteuses à Mayotte se pose . Un problème beaucoup plus général, à l’échelle de tout le territoire. Des engagements sont pris par l’agence nationale de rénovation urbaine à Mamoudzou, Koungou et en Petite-Terre.
L’ANRU qui a dû s’adapter à la situation de Mayotte : « l’ANRU, ce sont souvent des démolitions, des reconstructions ; des bâtiments en dur, du logement. Ici on travaille à l’assainissement, on travaille à créer de la voirie parce qu'on doit faire la ville sur la ville, comme c’est la situation aujourd’hui à Mayotte. » Pour cela Olivier Klein rappelle qu’un grand travail doit être fait en amont sur le foncier et sa viabilisation.
Celui qui se définit comme le ministre du parcours résidentiel a aussi souligné le rôle important de la Société immobilière de Mayotte, Action logement dans l’accession à la propriété et l’accession sociale à la propriété. 72 heures pour faire le tour du sujet logement et toutes ses ramifications à Mayotte peut sembler court. Mais, le ministre du logement a pu se rendre compte par lui-même des freins et des lenteurs auxquels se heurtent toutes les politiques qui concernent l’aménagement et les constructions d’infrastructures d’envergure à Mayotte.
Il a, dans ses déclarations, montrer qu’il s’agit d’une politique globale, puisqu’elle implique aussi la lutte contre l’immigration clandestine, les problèmes de voiries et de transports, etc.
Reste maintenant à voir comment ses constations vont se traduire en termes d’actions sur le terrain.