Le mystérieux appartement de l’ex tavana de Fakarava

Image satellite de l'île de Fakarava
Howard Vairaaroa comparaissait pour prise illégale d’intérêt. Entre 2008 et 2011, il a voulu faire financer un logement à Papeete par la commune de Fakarava. Un appartement peu utilisé et dont les loyers n’ont pas été honorés !
Quand les magistrats demandent à l’ancien maire à quoi servait ce fameux local de Papeete, sa réponse est un peu gênée. Selon Howard Vairaaroa, l’appartement accueillait des réunions pour évoquer des dossiers avec les maires délégués de Fakarava. Les bureaux de la mairie de Fakarava étaient soit disant trop petits tout comme les locaux du Syndicat des Tuamotu-Gambier, avenue Prince Hinoi. En tous cas, « personne ne dormait dans l’appartement de Papeete » jure l’ancien maire. Howard Vairaaroa était pourtant le seul à détenir les clés.

Et puis surtout, ce logement, il l’avait loué en son nom de 2006 à 2008, accumulant quelques retards de loyer au passage. En 2008, Howard Vairaaroa remporte la mairie et demande au conseil municipal de voter une délibération pour que la commune paye l’appartement.
Mais à cause d’un vice de procédure, la décision est annulée par le tribunal administratif. Qu’à cela ne tienne, Howard Vairaaroa garde l’appartement. Personne ne paye : ni la commune, ni le tavana ! Au total, ce sont 5 millions de loyers impayés qui seront finalement réglés par l’Etat, au nom de la commune de Fakarava, au terme d’une nouvelle procédure judiciaire.

Finalement, c’est un huissier qui a saisi l’appartement en 2011 et récupère des meubles et des piles de dossiers de la mairie. Aujourd'hui l'agence immobilière qui s'occupait du logement réclame le remboursement des réparations et du mobilier manquant dans le local.
Le procureur a requis 6 mois de prison avec sursis, 3 millions de francs d’amende et deux ans d’inéligibilité. Le jugement du tribunal correctionnel a été mis en délibéré
Howard Vairaaroa comparaissait pour prise illégale d’intérêt. Entre 2008 et 2011, il a voulu faire financer un logement à Papeete par la commune de Fakarava. Un appartement peu utilisé et dont les loyers n’ont pas été honorés ! ©Polynesie1ere