40 voix pour, 1 voix contre et 8 abstentions : le projet de résolution portée par Calédonie Ensemble a reçu une large majorité au Congrès aujourd'hui. Dans les grandes lignes, il s'agit d'une enveloppe de 500 milliards de francs sur cinq ans pour reconstruire la Nouvelle-Calédonie, soit la moitié du PIB calédonien. "C'est un message d'espoir que le Congrès, au-delà des sensibilités politiques ,envoie à tous les Calédoniens", estime Philippe Gomés, élu Calédonie Ensemble. "Un message d'espoir pour les collectivités qui pourront, je l'espère, demain, continuer à payer leurs salariés. Un message d'espoir pour les entreprises à qui il faut aujourd'hui donner les moyens de survivre, et demain de se reconstruire. Puis enfin un message d'espoir à tous les Calédoniens qui sont en situation de chômage partiel ou total."
Maintenir des chantiers comme la prison et le lycée agricole
31 amendements ont été portés par les différents groupes. L’intergroupe les Loyalistes demande à l’État d’accélérer les chantiers déjà annoncés. "Pour que les chantiers déjà annoncés par l'État : la prison, le lycée agricole, les chantiers qui sont possibles grâce aux collectivités, puissent être financés par l'État, pour donner du travail aux Calédoniens parce que nous avons besoin d'éviter aujourd'hui une crise humanitaire majeure", détaille Philippe Blaise, pour l'intergroupe Les Loyalistes
"Un retour à l'ordre public et à la sérénité"
Le Rassemblement obtient que tous les élus s’engagent sur la sécurité des Calédoniens. "C'est ce qui a été fait au travers d'un amendement où tous les groupes du Congrès signataires s'engagent à ce qu'ils mettent en œuvre tous les efforts nécessaires pour un retour complet au calme en Calédonie, à l'ordre public et à la sérénité", explique Virginie Ruffenach présidente du groupe le Rassemblement.
S'inscrire dans la démarche initiée par le gouvernement
Du côté des indépendantistes, le groupe UC-FLNKS et nationalistes a voté le texte amendé pour porter la voix du Congrés vers l’Etat. "On est content de voir l'approbation de l'ensemble de tous les groupes", Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe.
À noter cependant l'abstention de l’Uni. Pour Jean-Pierre Djaïwé, le président du groupe, la Nouvelle Calédonie doit faire les réformes exigées par l’Etat et portées par le gouvernement de Louis Mapou. "Nous n'avons pas voté contre le projet de résolution, parce qu'on est bien d'accord : il faut une participation de l'État. Mais on dit qu'il faut qu'on s'inscrive tous dans la démarche initiée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour qu'on porte une seule parole forte devant l'État."
Une commission interministérielle pour la sauvegarde et la reconstruction
Adopté, le texte sera transmis à l’Etat. Le congrès demande au Président de la République de désigner une commission interministérielle pour la sauvegarde et la reconstruction, dès nomination d’un Premier ministre.
Pour rappel, dans les grandes lignes, ce plan quinquennal consisterait à :
- compenser les pertes de recettes douanières, fiscales et sociales sur trois ans
- assurer le financement des indemnités de chômage partiel ou total au-delà du 31 décembre
- faciliter la reconstruction des entreprises et infrastructures publiques détruites
- sauver les systèmes de protection sociale, de soins, de transports publics, de logement social ou encore de production électrique
Le reportage d'Yvan Avril et Franck Vergès :