Calédonie ensemble propose un "plan quinquennal" de reconstruction et d'accompagnement

Les membres de Calédonie Ensemble réunis pour présenter un plan de sauvetage de l'économie calédonienne, vendredi 2 août 2024.
Les membres du parti ont présenté, vendredi 2 août, un projet qu'ils souhaitent voir aboutir au plus vite, en concertation avec les acteurs économiques et politiques de la Nouvelle-Calédonie, pour endiguer l'écroulement du système local.

500 milliards de francs CFP, soit la moitié du PIB calédonien. C'est, sur 5 ans, la somme estimée par Calédonie ensemble pour financer le plan de reconstruction et d'accompagnement que le parti a présenté vendredi 2 août. Un projet chiffré, basé sur la solidarité nationale, eu égard à "la responsabilité de l'Etat au titre d'une défaillance majeure" dans sa mission de maintien de l'ordre.

Dans les grandes lignes, le plan consisterait à : 

  • compenser les pertes de recettes douanières, fiscales et sociales sur trois ans
  • assurer le financement des indemnités de chômage partiel ou total au-delà du 31 décembre
  • faciliter la reconstruction des entreprises et infrastructures publiques détruites
  • sauver les systèmes de protection sociale, de soins, de transports publics, de logement social ou encore de production électrique

Des contreparties pour le territoire

Outre les financements directs, le plan prévoit différentes mesures temporaires de relance, notamment des exonérations de charges pour les entreprises impactées lors des émeutes. Il suggère également la création d'un comité interministériel pour la reconstruction et l'accompagnement, placé sous l'autorité de Matignon, sur le modèle de ce qui avait été réalisé après le passage de l'ouragan Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélémy, le 6 septembre 2017.

En contrepartie, la Nouvelle-Calédonie s'engagerait à réaliser, lors des cinq prochaines années, "les démarches nécessaires à l'aboutissement des réformes administratives, économiques, sociales et fiscales" pour amener à l'équilibre les budgets des collectivités publiques et des comptes sociaux.

Une proposition de résolution au Congrès

"La mise en oeuvre dépend d'abord de la plus large unanimité", a estimé ce vendredi l'ex-député Philippe Dunoyer. "Il faut qu'on soit tous ensemble à porter cette démarche. Il y a une urgence vitale à éviter que la Calédonie ne s'effondre et avec elle, le système social, économique, sanitaire et éducatif", a-t-il ajouté.

En ce sens, une proposition de résolution a été déposée au Congrès. "Elle n'a pas vocation à être la résolution de notre groupe mais bien celle de la Calédonie au travers des institutions", a indiqué Philippe Dunoyer.

Quel calendrier ?

Un plan que Calédonie ensemble souhaite concrétiser le plus rapidement possible, sans condition préalable de reprise du dialogue ou de retour total de l'ordre sur l'ensemble du territoire. "On ne peut pas attendre que toutes les conditions soient réunies parce que d'ici là, nous serons morts", a estimé le membre fondateur du parti, Philippe Gomès.

"Si on ne veut pas des émeutes de la faim d'ici la fin de l'année, une insurrection sociale qui transforme notre pays en un chaos total, il faut dans les mois qui viennent s'accorder sur ce plan et le faire adopter par l'Etat", a-t-il conclu.

Le reportage de Steeven Gnipate et Gaël Detcheverry :

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