Arrivés en Nouvelle-Calédonie sous contrat, pour travailler dans les mines ou dans les plantations de café, “les anciens ont été très silencieux, ils ont gardé pour eux les sacrifices, les humiliations, les souffrances, le travail de labeur. Ils ont préféré taire cette histoire et donner envie aux nouvelles générations de s’intégrer en Nouvelle-Calédonie en allant à l’école, en étudiant, en avançant”, souligne Thierry Timan. Il est le président de l’association indonésienne de Nouvelle-Calédonie, qui commémore ce week-end les 129 ans du premier convoi de travailleurs indonésiens.
On essaie de construire des liens et des passerelles, à travers la culture, l’histoire, pour que la nouvelle génération ne soit pas perdue.
Thierry Timan, président de l'association indonésienne de Nouvelle-Calédonie
“Cette histoire, elle n’est pas enseignée à l’école", mais des historiens et des bénévoles sont allés chercher des témoignages pour les transmettre aux jeunes générations. “On est une communauté très métissée donc on essaie de construire des liens et des passerelles, à travers la culture, l’histoire, la transmission, pour que la nouvelle génération ne soit pas perdue, qu’elle sache d’où elle vient pour savoir où elle va”, résume Thierry Timan.
Maurice Tjohoredjo, qui était présent à la cérémonie organisée samedi 15 février à Païta, sort des photos et des souvenirs. Le difficile travail dans les mines Montagnat à Tontouta, de Ouinné à Yaté et de l’étoile du Nord à Koumac. La solidarité.
C’est important de montrer que notre communauté est présente pour la reconstruction de notre pays.
Cindy Sanita, secrétaire de l’amicale indonésienne de Païta
Pendant près de trois décennies, environ 20 000 Indonésiens sont venus répondre aux besoins de main-d’œuvre en Calédonie. 2 000 sont restés. En héritage, ils ont transmis à leur famille “le respect, l’humilité, la résilience et la valeur du travail” et la volonté d’avancer “en toute discrétion”, souligne Thierry Timan.
“La base de la cosmologie javanaise, c’est l’harmonie et le respect des uns envers les autres”, poursuit-il, l’inscrivant dans le contexte de tensions autour de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
“C’est important de montrer que notre communauté est présente pour la reconstruction de notre pays. De rappeler que nos anciens ont été dévoués pour la Nouvelle-Calédonie, ils ont apporté leur savoir, leur richesse, leur culture”, remarque Cindy Sanita, secrétaire de l’amicale indonésienne de Païta.