Le paquet de riz est un incontournable du chariot des consommateurs calédoniens. Mais dans quelques jours, Mylène le paiera 10 francs de plus le kilo. "On a déjà eu l'huile qui a augmenté à des prix exorbitants, se désole cette consommatrice. À chaque fois on nous augmente les prix et la vie est de plus en plus chère. Ça devient très difficile de faire ses courses avec des budgets limités."
Le riz est un aliment de première nécessité pour les Calédoniens. Dans ce supermarché de Païta, il caracole en tête des volumes de vente avec 10 tonnes par mois.
Ça va devenir trop difficile pour les gens de manger.
Adolphe Trabé, père de famille.
Adolphe Trabé et sa famille en consomment plus de 10 kg par semaine. Il déplore, évidemment, cette hausse de prix. "Ça va pénaliser des personnes qui n'ont pas beaucoup de moyens. Ça va devenir trop difficile pour les gens de manger."
La quasi-totalité du riz consommé en Nouvelle-Calédonie provient de l'usine de Saint-Vincent qui transforme le riz brut importé en riz de consommation courante. Or, le cours mondial du riz s'est envolé au cours des dernières semaines, passant de 800 dollars la tonne à plus de 900 dollars.
214 à 227 francs le kg au détail
"Les prix de la matière première augmentent parce que l'Inde, pour des raisons de politique intérieure, a fermé ses portes, explique Yves Jean-Baptiste, directeur général du Groupe Saint-Vincent. Quand on sait que l'Inde représente 40 % du volume de riz à l'export dans le monde, on fait vite le calcul, ça représente un choc important, puisque tout le monde se reporte sur les pays exportateurs."
Un choc qu'il faut répercuter. À compter du 19 février, le prix usine du Sunwhite passera de 160 à 170 francs le kg, pour un prix au détail n'excédant pas 214 francs, et le riz Jasmin passera à 180 francs le kg prix usine, pour un prix au détail fixé à 227 francs le kg maximum.
Possible nouvelle variation dans trois mois
"La dernière augmentation a eu lieu en novembre 2022, poursuit Yves Jean-Baptiste. Entre-temps, il y a eu des hausses et des baisses, mais ce n'est pas pour autant que l'on demande ou que le gouvernement accepte de monter ou de descendre les prix tous les trimestres, afin de garantir une certaine stabilité."
Ces prix pourraient de nouveau varier dans trois mois. À la hausse, si le cours mondial du riz continue de flamber, ou à la baisse, si l'Inde reprend ses exportations.