Le retour du Club Med en Polynésie ?

Le président de la Polynésie, à gauche, et Rachael Harding, PdG pour l'Asie du Sud, de l'Est et le Pacifique (ESAP).
Moetai Brotherson réussira t-il à faire revenir l'entreprise hôtelière Club Med en Polynésie ? C’est en ce sens qu’il a rencontré les dirigeants du marché Asie Pacifique, à Singapour. L’occasion d’évoquer les raisons pour lesquelles le pionnier des villages vacances gagnerait à investir à nouveau au fenua.

Un peu intimidée, Diana Leou rencontre pour la première fois le président du Pays, Moetai Brotherson, à Singapour, ce 22 mars. A 53 ans, cette Polynésienne de souche assiste la directrice générale du Club Med Asie Pacifique. L’ancienne élève du lycée La Mennais s’est forgée une solide carrière depuis 20 ans, à Singapour. L’éventuel retour des villages vacances dans les lagons de son enfance l’émeut : "Cela me ferait très plaisir, confie-t-elle. Parce que c'est mon pays natal et d'avoir un Club Med en Polynésie, pour que les gens découvrent la Polynésie, ça serait super. »

Diana Leou, assistante de direction du Club Med Asie Pacifique.

Si le Club Med évoque des souvenirs de vacances, en Polynésie il est surtout synonyme d’abandon de la destination. L’établissement de Moorea a fermé en 2001. Pourtant, le projet de retour de l’enseigne pourrait avoisiner les 30 milliards de francs pacifique. "Je pense que c'est plus un éventuel retour, c'est une vraie volonté du Club Med de revenir en Polynésie, avec un repositionnement de leur offre vers un segment plus exclusif, assure le président Moetai Brotherson. Le gouvernement a un portefeuille de sites exceptionnels qui sont propriétés du gouvernement et que nous allons bientôt proposer en appels à projets. Et je pense que le Club Med sera intéressé à se positionner sur certains de ces sites."

Avec ses 65 resorts dans le monde, le groupe hôtelier qui a vu le jour en 1950, affiche un chiffre d’affaire de 236 milliards de francs pacifique en 2023. Une ascension certes, mais pour se maintenir à flot, plusieurs établissement ont été sacrifiés. "Aujourd'hui, on a l'appétit et la confiance commerciale pour regarder d'autres projets dans le Pacifique et notamment en Polynésie francaise, explique Sébastien Favre, directeur développement construction pour le marché Asie Pacifique. A noter cependant qu'on le fera via des partenariats avec des investisseurs en mesure de porter des projets hôteliers. Et Club Med apportera sa spécificité, son expertise en tant qu'opérateur d'unités hôtelières all inclusive, haut de gamme, destinées à une clientèle internationale et aussi en tant que Tour operateur, ce qui est une de nos spécificités, car nous réalisons 70% de nos ventes en direct. [...] Aujourd'hui, nous avons un premier échange constructif avec le gouvernement qui permet d'ouvrir la porte à l'étude de foncier. En parallèle, on espère bientôt identifier et travailler avec des investisseurs potentiels. On est plutôt sur un horizon à moyen terme de 5 ans, le temps de trouver le site, finaliser les financements et faire la construction potentielle du resort.  »

On est plutôt sur un horizon à moyen terme de 5 ans, le temps de trouver le site, finaliser les financements et faire la construction potentielle du resort.

Sébastien Favre - directeur développement construction pour le marché Asie Pacifique

La Polynésie française demeure chère et éloignée de l’Europe et de l’Asie. Si le pionnier des villages de vacances s’installe de nouveau au fenua, il devra faire face aux mêmes handicaps qu’il y a vingt ans.