Le Sénat coutumier pose les bases pour la venue d’Emmanuel Macron

Yvon Kona, porte-parole du Sénat coutumier.
Les sénateurs coutumiers s'apprêtent à accueillir le président Emmanuel Macron le 25 juillet. Ils ont posé les bases des échanges qu'ils souhaitent avec le chef de l’État. Ils attendent un engagement de l’État sur la reconnaissance d'une justice mémorielle. Les sénateurs souhaitent aussi aborder d'autres thèmes : l’identité kanak, le changement climatique et la montée des eaux.

Le Sénat coutumier officialise l’accueil du président Emmanuel Macron en ces murs le 25 juillet prochain. Ses membres ont également posé les bases des échanges qu’ils attendent avec le chef de l’État. L'institution souhaite un engagement de l’État sur la reconnaissance de justice mémorielle.

"Il y a deux mémoires, expose Yvon Kohna, porte-parole du Sénat coutumier. Pour faire une mémoire collective dans 10 ans ou 20 ans, il faut dès aujourd'hui commencer à faire un travail. Il est temps de le faire. Quand on dit 'mémoriel', il faut questionner la mémoire : certaines dates, certains événements... Si on veut parler d'une double réconciliation, il faut que chacun sache ce qu'il s'est passé il y a 20, 30 ou 40 ans."

Demander un fonds 

Autres points majeurs : le réchauffement climatique et la montée des eaux. "Lorsque le président va venir, il va se déplacer sur Touho pour voir le travail qu'ils font là-haut, poursuit-il. Ce sont peut-être des gens qui vont se déplacer. Prenons les gens d'Ouvéa et de Tiga, dans 20 ans, comment vont-ils faire face à la montée des eaux? Il faut y penser dès maintenant. Car c'est une chefferie qui va monter à l'intérieur d'une autre chefferie. Comment ça va se passer?"

Il n'hésite pas à citer un autre exemple. "Nous, à Canala, on a des liens avec Ouvéa. Est-ce qu'on aura suffisamment de place pour les accueillir? On va demander au président un fonds qui va servir pour relocaliser les gens qui décideront, dans 10 ans ou 20 ans, de partir de l'endroit où ils sont nés."

Le Sénat coutumier passe également un message. Alors que le Conseil national des chefs Inaat Ne Kanaky demande également à être reçu, l’instance le dit : elle est "l’interlocutrice officielle".

Le reportage de Maurice Violton et Claude Lindor : 

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