Créée le 7 mai dernier, la commission d'enquête sur la politique française d’expérimentation nucléaire en Polynésie devait de prime abord, permettre d’établir un bilan très exhaustif des conséquences sanitaires, économiques, sociales et environnementales.
Les auditions avaient débuté et les conclusions étaient attendues pour le mois d’octobre au moins. "Cette commission d'enquête doit permettre d'aboutir parce que l'État refuse d'indemniser, d'après leur façon d'apprécier les conséquences et le fameux 1 millisievert.", explique Frère Maxime, vice-président de l'association 193.
Un combat collectif
Le nucléaire, un sujet qui traverse le temps et les générations. Même si des avancées ont été constatées et des engagements ont été pris, plusieurs décisions et de nombreuses conclusions d’enquête ne font pas consensus.
Pour l’association Moruroa e Tatou, quel que soit celui ou celle qui décrochera l’écharpe tricolore, le combat doit être collectif et l’histoire doit être enseignée.
"On attend tout d’abord du peuple maohi de se lever. Se lever, c'est une action qui a déjà été menée par nos anciens et que nous continuons aujourd'hui. Nous continuons également par l'enseignement, la formation de nos jeunes leaders. Ce qui est important c'est ce jeune qui s'identifie à ce combat et qui se dit que : moi aussi, je peux me lever pour mon peuple aujourd'hui et demain"
Tevaearai Puarai, président de l’association Moruroa e Tatou
L’indemnisation des victimes et la réalisation d’une étude transgénérationnelle sont toujours les priorités des acteurs locaux. Elles sont alors les principaux arguments de campagne des partis politiques. Selon le dernier rapport du CIVEN, 328 demandes d’indemnisation ont été reçues en 2022. 240 concernent des résidents en Polynésie, 46 ont été acceptées.