Législatives 2024 : le nucléaire dans les préoccupations locales

Comme à chaque scrutin, le nucléaire reste un argument de campagne. Ces deux dernières années, une seule avancée et pas des moindres : celle de la création d'une commission d'enquête parlementaire initiée par Mereana Reid-Arbelot. Mais la dissolution du parlement a stoppé les travaux débutés il y a plus d’un mois. Les associations locales espèrent que les futurs élus poursuivront le travail initié.

Créée le 7 mai dernier, la commission d'enquête sur la politique française d’expérimentation nucléaire en Polynésie devait de prime abord, permettre d’établir un bilan très exhaustif des conséquences sanitaires, économiques, sociales et environnementales.

Les auditions avaient débuté et les conclusions étaient attendues pour le mois d’octobre au moins. "Cette commission d'enquête doit permettre d'aboutir parce que l'État refuse d'indemniser, d'après leur façon d'apprécier les conséquences et le fameux 1 millisievert.", explique Frère Maxime, vice-président de l'association 193. 

Un combat collectif

Le nucléaire, un sujet qui traverse le temps et les générations. Même si des avancées ont été constatées et des engagements ont été pris, plusieurs décisions et de nombreuses conclusions d’enquête ne font pas consensus.

Pour l’association Moruroa e Tatou, quel que soit celui ou celle qui décrochera l’écharpe tricolore, le combat doit être collectif et l’histoire doit être enseignée. 

"On attend tout d’abord du peuple maohi de se lever. Se lever, c'est une action qui a déjà été menée par nos anciens et que nous continuons aujourd'hui. Nous continuons également par l'enseignement, la formation de nos jeunes leaders. Ce qui est important c'est ce jeune qui s'identifie à ce combat et qui se dit que : moi aussi, je peux me lever pour mon peuple aujourd'hui et demain"

Tevaearai Puarai, président de l’association Moruroa e Tatou

L’indemnisation des victimes et la réalisation d’une étude transgénérationnelle sont toujours les priorités des acteurs locaux. Elles sont alors les principaux arguments de campagne des partis politiques. Selon le dernier rapport du CIVEN, 328 demandes d’indemnisation ont été reçues en 2022. 240 concernent des résidents en Polynésie, 46 ont été acceptées.