Violences verbales : ces mots qui font aussi mal que des coups

Souvent, c'est par l'humour que certains profèrent les pires vacheries.
La population est conviée à donner son avis sur les violences verbales et les discours de haine. Le CESEC, le conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie invite le grand public à répondre à un questionnaire en ligne. Les retours permettront d'enrichir un avis national du CESE (Conseil économique, social et environnemental), en cours d'élaboration. Mais qu'appelle-t-on les violences verbales, et surtout quelles conséquences peuvent-elles avoir ?

"Avez-vous déjà vécu une forme de violence verbale?" C’est la première question à laquelle nous sommes invités à répondre, sur le formulaire en ligne du CESEC.
Devant le lycée du Diadème, tous les élèves ont été un jour victimes de cette forme de violence.
"Moi par exemple j’ai des copines un peu effeminées, et ben elles subissent beaucoup de moqueries et de critiques. Après c'est tellement commun que maintenant, on banalise ça", déplore une jeune fille. "C'est pas forcément pour être violent, mais c'est un peu la mode des jeunes, ils s'appellent "ere". On entend ça tous les jours, ils parlent mal tous les jours, surtout les jeunes", remarque un jeune homme. "Si par exemple on t'appelle "Eure !", ça touche, ça fait mal", reconnaît un autre garçon.

Les agressions verbales sont monnaie courante chez les jeunes.

Le questionnaire du CESEC permet de participer à un débat national. Pour la présidente de l’Union pour la jeunesse de polynésie, il y a urgence. "Les mots qui reviennent, ce sont souvent les mots en rapport avec le sexe...et sur l'apparence. Le jeune se sent brimé, et se dit à quoi je sers dans cette société puisqu'à chaque fois il entend la même chose, il n'est pas valorisé. Il va même jusqu'à se suicider", s'inquiète Patricia Teriiteraahaumea.

Suicide

Le suicide, une jeune maman y a pensé … Face à la violence verbale de son compagnon, elle a totalement perdu confiance en elle. "Il me traitait de folle, d'incapable, que j'étais une moins que rien, à la limite une clocharde, que j'étais une grosse m...Ca m'a beaucoup touchée...[elle sanglote] t'avais vraiment confiance, ça te fait mal et ça te remet en question. Tu te poses beaucoup de questions vis-à-vis de toi et tu commences à douter de toi-même, à croire ce qu'il te dit, et à sombrer limite dans la dépression", raconte la jeune femme.

Cette jeune femme a commencé à douter d'elle-même à cause de son conjoint violent.

Sortir de l’emprise, reprendre sa vie en main et se battre pour ses enfants, c’est le choix qu'elle a fait, bien décidée à en finir avec les insultes profondément blessantes.

L'Organisation des Nations unies (ONU) a choisi la date du 25 novembre comme journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.