Une rencontre était organisée ce vendredi 16 août à la station d'épuration du Baobab entre ses gestionnaires et la CADEMA. La communauté d'agglomération a été saisie par des habitants qui dénonçaient les mauvaises odeurs émanant du site. "Dès le matin, c'est irrespirable. C'est compliqué pour manger le midi", raconte une riveraine. "En plus, j'habite avec ma coco, alors ce n'est pas simple."
"Ça dure depuis des années, soit on s'enferme chez nous jusqu'à ce que ça se calme ou on sort dans d'autres villages pour avoir de l'air pur", ajoute une habitante. "On a essayé de contacter la station d'épuration, mais ils se renvoient la balle ou alors c'est dû à des choses qu'ils ne peuvent pas gérer comme le vent ou la chaleur."
Plusieurs chantiers prévus
Le syndicat des Eaux de Mayotte et la SMAA, le gestionnaire de la station, ont donc fourni des explications aux élus de l'agglomération. La station d'épuration génère des boues, à l'origine de ces odeurs, qui sont ensuite enfouies au centre de Dzoumogné. Pour des problèmes de saturation, une partie des boues reste stockée au Baobab.
Des projets sont prévus pour y remédier comme la construction d'une autre station d'épuration au sud de Mamoudzou et d'une nouvelle plateforme de décharge à Longoni, d'ici la saison des pluies. La station du Baobab doit aussi être agrandie pour passer d'une capacité de 40.000 équivalent-habitant, une unité de mesure de la pollution organique dans les eaux usées, à 60.000 équivalent-habitant. "Pour l'instant, je ne suis pas satisfaite par ces réponses", assène Fatimaty Abdallah Toana, vice-présidente en charge de la communication. "Ça veut dire que les résidents vont continuer à souffrir, mais on ne peut qu'accepter et attendre. On ne peut pas faire autrement."