Qu’ils soient piscinistes, coiffeurs ou peintres en bâtiment… depuis le 9 mars dernier, les patentés travaillent beaucoup moins, voire plus du tout pour certains. Pour tenir le cap de ces trois semaines difficiles, beaucoup comptent sur les aides des collectivités.
[MISE À JOUR AVEC SUJET TÉLÉ]
Depuis l’entrée en vigueur du confinement, c’est bien simple : plus un franc ne rentre dans les caisses de Mélissa et de son associée Chloé, toutes les deux esthéticiennes à Bourail. Et pour cause, le salon reste désespérément fermé aux clients.
« Le fait d’avoir ouvert une semaine au mois de mars, je vais perdre 90% de mon chiffre d’affaires », lance la professionnelle. « L’an dernier, le confinement était difficile et les aides nous ont permis de renflouer un quart de notre chiffre d’affaires ».
Le reportage de Coralie Cochin :
Patentés durant le second confinement
Le reportage de Sheïma Riahi et Laura Schintu
Mesures de soutien
Mais encore faut-il connaître ces aides et leurs modalités, alors que toutes les collectivités n’ont pas encore communiqué sur le sujet. Depuis le début du confinement, les services de la Chambre de métiers et de l’artisanat ont reçu plus de 200 demandes.
La moitié d’entre elles portent sur les mesures de soutien qui seront accordées précise Laure Le Gall, directrice de communication de la CMA. « Les gens sont très impatients de savoir si ces aides seront obtenues dans les mêmes conditions et quand est-ce qu’elles seront octroyées. On estime à à peu près 3 000, le nombre d’entreprises qui aujourd’hui ont cessé toute activité. C’est très similaire à l’année dernière ».
Parmi les mesures attendues : l’aide de la Province sud, qui devrait être apportée à partir du 1er avril, mais aussi le plan d’urgence aux entreprises des Iles Loyauté. Il sera voté fin avril et concernera également les personnes touchées par les phénomènes cycloniques Niran et Lucas. Un numéro vert peut être contacté : il s'agit du 05 00 90.
Fond de solidarité de l’État
Autre soutien : le fonds de solidarité de l'État, à destination de toutes les entreprises. Un dispositif toujours actif depuis le premier confinement, qui ne s’est jamais arrêté depuis sa mise en œuvre, il y a bientôt un an.
Avec la fermeture des frontières, un certain nombre d’activités « durablement » touchées par la crise continuent de bénéficier de cette aide, notamment dans le tourisme. Mais avec ce reconfinement, le dispositif national devrait concerner davantage de travailleurs indépendants.
Condition numéro un : justifier d’une perte de plus de 50 % de son chiffre d’affaires. Attention, l’année 2020 ayant été marquée par la crise sanitaire, c’est 2019 qui fait office de référence.
Le montant de l’aide varie selon les cas :
- Pour les entreprises individuelles dites « durablement impactées », l’aide correspond au montant de la perte du chiffre d’affaires, dans la limite d’1,2 million de francs cfp par mois. Un dispositif qui ne concerne pas uniquement le tourisme et l'aérien, car le fonds de solidarité a repris les mêmes dispositions en Outre-Mer, que dans l’Hexagone.
Autrement dit, les secteurs de la culture, de l’événementiel, les bars ou les restaurants sont concernés eux aussi sur le Caillou, même si l’impact de la crise depuis un an y est moins important.
- Autre cas de figure : les travailleurs indépendants qui ne font pas partie de ces secteurs considérés comme « durablement » touchés. Pour eux, l’aide peut aller jusqu’à 178 000 francs cfp par mois.
Encore un peu de patience pour en faire la demande, il faut attendre la fin du mois pour calculer son chiffre d’affaires. Une bouffée d’oxygène très attendue pour passer ce cap difficile. Depuis presqu’un an, près de 2,5 milliards de francs cfp ont été versés par le fonds de solidarité de l’Etat, dont 1,5 milliard, uniquement pour le premier confinement.
Au 28 février 2021, le nombre de patentés sur le Caillou s'élevait à 24 600. Pour rappel ce mercredi, la conférence de presse du gouvernement animée par Christopher Gygès, sera consacrée aux aides économiques mises en œuvre dans le cadre de la crise sanitaire.