Aucun secteur d’activité ne respecte le délai légal de paiement établi à 30 jours en Calédonie. Des retards qui ont immobilisé en 2019 23 milliards de francs, selon une étude publiée par l’IEOM et qui met en péril les entreprises les plus fragiles.
59% des entreprises en Calédonie sont hors délai de paiement et aucun secteur d’activité ne respecte le délai légal de 30 jours : c’est le constat dressé par l’Institut d’émission d’Outre-mer, auteur d’une note thématique sur le sujet. Le délai de paiement moyen s’établit à 47 pour le règlement fournisseur et 48 jours pour le règlement client.
Des conséquences en cascade
Or, ces délais représentent un enjeu majeur pour les entreprises. En 2019, année de référence utilisée par l’IEOM dans cette analyse, les dettes fournisseurs se sont établis à 120 milliards de francs. Le secteur de la construction est particulièrement touché, avec 80% des entreprises qui enregistrent des retards de paiement auprès de leurs fournisseurs.
Avec un effet « boule de neige », sur le reste de l’économie. Les entreprises victimes de retards de paiement peuvent être incitées, à leur tour, à reporter leurs paiements et transférer ainsi leurs difficultés sur toute une chaîne de partenaires commerciaux en amont. L’assèchement de la trésorerie peut même, dans certains cas, conduire l’entreprise à déposer le bilan.
Les délais de paiement et les retards s’allongent avec la taille de l’entreprise. Les PME règlent leurs fournisseurs en 62 jours contre 44 jours pour les TPE. Cela témoigne de la position moins favorable des petites entreprises dans les négociations commerciales et de la plus grande dépendance vis-à-vis des grands donneurs d’ordre tant publics que privés. Ainsi, 43% des TPE règlent leurs fournisseurs en moins de 30 jours.
L’IEOM recommande donc d’augmenter le délai légal de paiement, afin de redonner aux entreprises une visibilité sur leur trésorerie.
Les explications d’Anthony Bouguier, chargé de mission auprès de l’IEOM