Les spécialistes hospitaliers se comptent sur les doigts d’une main

Centre Hospitalier de Mayotte
Le seul moyen de faire face au manque de médecins spécialisés consiste à en faire venir périodiquement en mission. Ils restent un mois ou deux, pour des consultations à un rythme soutenu. Le ministre de la santé François Braun va constater l’étendue de ce désert médical unique en France

Une seul cardiologue est présent à Mayotte. Et c’est un progrès. Il y a quelques années, il fallait attendre qu’il y en ait un de passage. Cette praticienne en poste au centre hospitalier est cependant dépourvue des outils essentiels pour exercer sa spécialité. La coronagographie par exemple, moyen efficace de déceler et réparer une artère bouchée par un caillot de sang, est impossible dans l’île. Les patients souffrant d’infarctus doivent être envoyés à la Réunion, souvent en urgence, avec la durée de transport incompressible de deux heures d’avion.

On compte dans l’île un seul gastro-entérologue, bientôt à la retraite. Il peut occasionnellement exercer la spécialité de cancérologie dans certains cas.

Il y a aussi deux pneumologues… et la liste s’arrête là.

Ne cherchez pas un dermatologue, un endocrinologue – spécialité essentielle pour le diabète- ni un rhumatologue, ou un neurologue ; une hernie discale devant être opérée vous conduira directement à l’aéroport pour embarquer vers la Réunion.

Des praticiens viennent cependant en mission plusieurs fois par an, suivant un planning organisé par l’hôpital.

Pour les examens basiques d’ophtalmologie, les opticiens s’en chargent et vous dictent une ordonnance à faire signer par n’importe quel généraliste