Armand Neporoze est agriculteur dans le district de Warail. Il fait partie des petits producteurs de Houaïlou qui attendent la saison des letchis avec impatience. "Cela fait au moins quatre ans que l'on n’a pas eu de floraison et donc de letchis, explique-t-il. C'est notre richesse pour l'année, un revenu non négligeable."
Après une baisse significative de floraison, et donc de production de letchis les années précédentes, la saison 2023 s'annonce plus favorable. "Si jamais la floraison tient ses promesses, on peut estimer sur la zone de Houaïlou une production de 50 à 60 tonnes de letchis en fin d'année", pronostique Emerick Clavel, technicien pour l'association Arbofruits.
Conditions idéales
Du côté de Pocquereux également, les letchis sont en fleurs. À cette époque de l'année, il s'agit d'une floraison mâle. La floraison femelle arrivera peu de temps après, avant que le fruit se forme. Le retour du phénomène climatique El Nino est synonyme de conditions idéales pour ces arbres fruitiers. "On a connu plusieurs années sous le signe de la Nina, synonyme de températures plus élevées, accompagnées de beaucoup d'eau. Cela envoie un message aux letchis : pousse, fait des feuilles et ne t'arrête pas pour produire des fleurs", détaille Christian Mille, chercheur de l'Institut agronomique néo-calédonien.
Arrivage en novembre
Concernant les manguiers, malgré leurs capacités à renouveler leurs fleurs trois fois de suite, ces arbres sont très sensibles aux fortes précipitations et donc à l'humidité. "Les jeunes fleurs, les jeunes fruits peuvent être attaqués par des champignons pathogènes qui peuvent les faire tomber et cela va avoir une influence sur la production de fin d'année", expose Christian Mille.
Sur le Caillou, les premiers letchis sont attendus début novembre dans la région de la Tontouta, alors que les premières mangues devraient plutôt être observées fin novembre dans le nord du pays.