37 ans que les importations de produits alimentaires et laitiers n’étaient limitées qu’à la zone européenne. Les produits acheminés par avion ou par bateau parcourent plus de 20 000 km jusqu’en Polynésie et ça coûte de l’argent.
En ouvrant l’importation vers les Etats-unis ou les pays de Pacifique, l’objectif du gouvernement est de réduire l’empreinte carbone sur l’affrètement des produits, mais pas seulement. "Aujourd'hui le fait de pouvoir importer de pays limitrophes comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis va pouvoir nous permettre d'élargir les choix. Maintenant il faut vérifier si les coûts vont être plus intéressants étant donné que par exemple avec l'Australie, il va falloir que ça transborde en Nouvelle-Zélande ; ce sont des produits libellés en anglais donc il va falloir reétiqueter soit au départ, soit à l'arrivée...Il y a toute une étude à faire, sachant aussi qu'à l'étranger les prix ont aussi beaucoup augmenté", analyse Nancy Wane, directrice des enseignes Carrefour.
Du côté des consommateurs, les avis sont plutôt optimistes. Mais beaucoup attendent de voir, notamment du côté des prix.
Du côté des producteurs de yaourts locaux, on reste confiant en mettant en avant que leurs prix restent les plus bas par rapport à la concurrence étrangère.
Dans l'une des plus anciennes entreprises de produits laitiers de Tahiti qui emploie 55 personnes, le directeur affirme que ses prix n'ont pas augmenté. Une bonne chose pour les consommateurs. "Cela fait plus de 12 ans que l'on n'a pas augmenté notre grille de prix, les clients en sont conscients car depuis le covid on a une augmentation de nos productions...on a fait 2 fois un bilan carbone pour regarder justement le coût carbone...qui baisse entre 2011 et 2020, on importe des conteneurs pleins de poudre de lait de Nouvelle-Zélande, [dans ce cas] leur empreinte carbone est moindre qu'un conteneur plein de yaourts tout faits", explique Xavier Fondecave, PDG de la laiterie Sachet.
Ni les industriels de la production locale de yaourt, ni les importateurs polynésiens n'ont été associés à cette mesure prise en conseil des ministres.