Liquidation judiciaire : pas de rentrée pour le lycée Boc Calmet

C’est une référence de l'éducation qui disparait. Le lycée Boc Calmet a été liquidé le 17 juillet dernier. Cela fait 66 ans que cet établissement privé assurait un enseignement professionnel pour les élèves du secondaire et de BTS. Ces derniers seront répartis dans 2 lycées.
 
La sonnerie de la rentrée ne retentira pas cette année au Lycée Boc Calmet à Pointe-à-Pitre. Sans crier gare, la propriétaire de l’établissement a déposé le bilan après 66 ans de présence dans l’éducation guadeloupéenne, laissant sur le carreau le personnel administratif. Sept agents se retrouvent ainsi aujourd’hui sans emploi.
 

Une pilule amère

La pilule a du mal à passer pour la communauté scolaire, qui n’a rien vu venir. Avec de bons résultats aux différents examens, baccalauréat et BTS, l’établissement avait plutôt bonne presse au sein de l’académie. Huit formations étaient dispensées depuis la classe de seconde. Le proviseur et l’équipe pédagogique avaient d’ailleurs émis le souhait que le lycée soit plus performant et innovant. Ils affirment toutefois n’avoir eu aucune connaissance de la santé financière de la structure. Visiblement, c’était l’omerta. Le proviseur affirme par ailleurs, que c’est par un simple courrier qu’il a appris la nouvelle de la liquidation. Etablissement privé sous contrat avec l'Éducation nationale, le Lycée Boc Calmet bénéficiait de subventions de la Région. Encore sous le choc, le personnel, les élèves et leurs parents étaient réunis ce mardi à la salle Georges Tarer à Pointe-à-Pitre, pour trouver des solutions afin de limiter la casse.

Marie-Eveline Clarac, parent d'élève, interrogée par Remy Senneville et Ludovic Gaydu :
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Quel avenir pour les élèves et les enseignants ?

Parmi les solutions apportées pour l’heure : le reclassement des 200 élèves et de la trentaine d’enseignants. Le lycée Saint-Joseph de Cluny à la Jaille accueillera ainsi les élèves de Bac pro. La Persévérance à Boissard, l’ensemble des BTS "communication" et "gestion de la PME" ainsi que "assistant de manager". Les enseignants suivront leurs élèves, mais la charge émotionnelle est grande. 

Beatrice Speno, enseignante :
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L'espoir d'une reprise

Une communauté qui fait front face à l’adversité et qui espère un transfert de l’activité sur une nouvelle structure constituée avec le personnel. Elle sollicite un appui du Rectorat et du Conseil régional. En attendant, les parents d’élèves gardent l’espoir d’une reprise, afin que renaisse le lycée Boc Calmet.

Henri Angélique, proviseur du Lycée Boc Calmet :
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