Nous sommes en 2015 à Majunga dans la grande île. Un français et un malgache se lancent dans l’affaire. Ils importent une vingtaine de tuk-tuk en provenance de Chine et de l’Inde et les mettent en circulation immédiatement en concurrence avec les pousse-pousses tirés par des hommes et les taxis-ville. Telle une traînée de poudre le succès du bajaj traverse les frontières de Majunga et gagne toutes les grandes villes.
La communauté urbaine de Majunga et les propriétaires de bajaj trouvent un compromis et fixent un prix à ce nouveau moyen de transport dans la ville. Aujourd’hui le prix de la course est à 1.500 ariary soit l’équivalent de 40 centimes d’euros. Même certains taximen et tireurs de pousse-pousses ont adopté ce nouveau moyen de transport.
Le bajaj ou tuk-tuk, le taxi jaune de Majunga
Tricycle, les conditions de conduite du bajaj taxi ont été renforcées. Le chauffeur doit être titulaire des permis À et B de plus d’un an pour conduire d’un transport collectif. Il faut également un certificat d’aptitude médicale et la carte professionnelle. Le patron doit avoir des papiers en règle, déclarer son personnel, avoir la licence et s’acquitter de la patente fiscale. Le bajaj est censé circuler seulement en zone urbaine de Majunga. Et c’est le cas pour quasiment toutes les grandes villes.
Majunga a recensé 25.000 bajajs en circulation en 2021. Un très bon moyen de déplacement urbain quasiment à la portée de Monsieur tout le monde. Il circule un peu partout même dans les quartiers les plus difficiles d’accès. Le bajaj peut prendre 3 passagers en même temps. Le prix de la course est de 40 centimes.
Jean-Jacques, 30 ans, conducteur de bajaj de Majunga
Parmi les conducteurs de bajaj de Majunga, Jean-Jacques, la trentaine avec plus de six ans de métier. Du lundi au vendredi il travaille de 4h00 à 18h00. Son itinéraire principal, le quartier Sotéma passant par Amborovy l’aéroport jusqu’au centre-ville. Avec l’employeur ils partagent la recette journalière. 30.000 ariary pour le patron, 15 à 20.000 ariary pour lui. 20.000 ariary c’est l’équivalent de 5 euros. Son tricycle minuscule de couleur jaune consomme 7,5 litres de carburant par jour.
Les bajaj ont définitivement remplacé les pousse-pousses et les taxis. L'entretien des bajaj est très facile et les pièces ne manquent pas. Les bajaj électriques seront bientôt à Majunga et Madagascar. Les propriétaires s’adaptent et pensent aussi au changement climatique.
Heritiana Ramamon, ancien sous-préfet et l'un des premiers importateurs du bajaj