En Papouasie Nouvelle-Guinée, 2 réfugiés iraniens du centre de rétention de Manus ont été tabassés par des policiers et agents de l'immigration papous le soir du réveillon du jour de l'An.
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Mehdi et Mohammed affirment avoir été arrêtés le soir du Réveillon de la St-Sylvestre à Lorengau, la ville principale de l'île de Manus. Motif: selon les policiers papous, les deux réfugiés n'avaient pas le droit de sortir du centre de rétention le soir du Nouvel An.
Les deux Iraniens sont restés 36h en garde à vue. Ils ont été tabassés. La coalition d'action pour les réfugiés (Refugee Action Coalition), la principale organisation australienne qui défend les migrants, a diffusé des images de leurs blessures. L'un des réfugiés aurait une main cassée. Mais pour l'instant ces allégations ne sont pas confirmées.
Berhouz Boochani, un journaliste iranien et réfugié enfermé au centre de rétention, leur a rendu visite au poste de police lundi. « Ils ont de graves blessures partout sur le corps, au visage, au cou, au dos, aux mains », a-t-il déclaré sur ABC.
D'après le quotidien The Guardian Australia, des agents de l'immigration australiens seraient arrivés à Manus pour organiser la libération des deux réfugiés et les emmener à la clinique du centre de rétention.
Mehdi et Mohammed ont finalement été libérés lundi, contre une caution de 170 dollars. Mais ils sont mis en examen pour « ivresse sur la voie publique » ainsi que pour « outrage et rébellion », car ils auraient résisté à leur arrestation. Les 2 réfugiés iraniens nient en bloc ces deux accusations.
La police et le département de l'immigration papous n'ont pas encore fait de commentaire sur cette affaire.
De son côté, le ministre australien de l'Immigration met en garde contre des interprétations hâtives, et il attend le rapport des autorités papoues sur cet incident.
« Je pense qu'il vaudrait mieux attendre de connaître les faits dans les détails au lieu de laisser les défenseurs des réfugiés utiliser cet incident pour critiquer la politique du gouvernement, qui est une réussite, car elle protège nos frontières », a martelé Peter Dutton, au micro de la radio 2GB.
Ian Rintoul, le porte-parole de la coalition d'action pour les réfugiés, demande aux autorités australiennes de mener l'enquête. Mais Peter Dutton assure que la responsabilité de l'enquête échoit aux autorités papoues.